LES SEMI-CONDUCTEURS

               



1. Les semi-conducteurs
2. Les différents types de diodes
3. Les blocs d'alimentation
4. Le transistor bipolaire
5. Circuits d'amplification
6. Les MOSFETS
7. Les thyristors
8. Les oscillateurs

Chapitre 1: Les semi-conducteurs

On trouve fondamentalement deux types matériaux constituant les semi-conducteurs, le Germanium et le Silicium. Dans les premiers temps on ne trouvait que du Germanium, depuis de nombreuses années le Silicium domine. Dans ce qui suivra, il sera question quasi exclusivement du Silicium sauf remarque spécifique. Jusqu'à présent nous n'avons traité que de composants linéaires. Une résistance est un composant linéaire et si nous traçons sa caractéristique nous obtenons une droite. Le fait de passer avec des tensions négatives ne change pas la constante qui est la résistance. Avec les semi-conducteurs que nous allons étudier, il n'en sera pas de même.

 

1. Structure
2. La jonction PN
3. La diode, symbole et fonctionnement
4. Les différents types de diodes

1.      Structure

Un semi-conducteur comme son nom l’indique n’est pas assez bon conducteur pour être utilisé comme conducteur ni assez bon isolant pour être utilisé comme isolant. C’est pour cela qu’on le nomme semi-conducteur.

Un semi-conducteur est un corps dont la résistivité se classe entre celle des conducteurs et celle des isolants à la température ordinaire.

La résistivité d’un conducteur croît avec la température selon une loi linéaire et dans de très faibles proportions.

La résistivité d’un semi-conducteur décroît lorsque la température augmente selon une loi exponentielle très rapide.

L’agitation thermique ou le champ électrique qui libère un électron d’un atome, laisse à sa place un manque d’électron appelé lacune ou trou. L’atome devient un ion positif. Si par hasard, un électron supplémentaire vient se fixer sur un atome, il est chargé négativement : c’est un ion négatif.

Un électron est une charge négative élémentaire réelle et un courant électrique consiste à orienter les mouvements des électrons dans un même sens, du pôle négatif au pôle positif du générateur.

Une lacune peut-être comparée à une charge positive élémentaire fictive qui se déplacerait en sens inverse des électrons c’est-à-dire du pôle positif au pôle négatif du générateur; c’est le sens arbitraire traditionnel du courant électrique.

Le matériel semi-conducteur le plus répandu est le silicium. On le retrouve sous la forme de cristaux. Un atome de silicium a sur sa dernière couche 4 électrons et il serait bien content d’en avoir huit. C’est pourquoi il s’associe avec 4 autres atomes à l’aide de liens covalents.

14 e- (2-8-4) = Si

32 e- (2-8-18-4) = Ge

        

Le silicium comme tel est très résistif, ce qui fait qu’à l’état pur, il n’est guère très utile (silicium pur = silicium intrinsèque).

On modifie la résistance des semi-conducteurs en introduisant des “impuretés” dans leur structure. On dit que le semi-conducteur est dopé (semi-conducteur dopé = semi-conducteur extrinsèque). Ceci est réalisé en introduisant des atomes ayant des électrons en plus ou en moins sur leur dernière couche.

L’addition d’un élément pentavalent (5 e- sur sa dernière couche), comme le phosphore, l’arsenic ou l’antimoine crée un surplus d’électrons. Les liens étant complétés, les électrons en trop peuvent se promener d’un atome à l’autre. Ce type de dopage produit un semi-conducteur de type N.

L’addition d’un élément trivalent (3 e- sur sa dernière couche), comme l’aluminium, le bore, le gallium, l’indium crée un manque d’électrons qu’on appelle “trous”. Ce type de dopage produit un semi-conducteur de type P.

Un électron manquant dans la structure laisse une place libre où un électron peut venir se placer en provenant du lieu voisin, laissant alors un trou où il était. Le courant électrique est appelé un courant de trous, les trous semblant se déplacer.

 

2.      La jonction PN

Que se passe-t-il lorsqu’on réunit un matériel P et un matériel N ensemble ? On obtient la jonction PN

Par effet de diffusion, les électrons du côté N traversent du côté P et tombent dans les trous. Les atomes, du côté P, deviennent des ions négatifs (1 électron en plus). De l’autre côté (N), les atomes perdant un électron deviennent des ions positifs (1 proton en plus).

Diffusion : c’est le phénomène par lequel les corps placés en contact se mélangent sans qu’il y ait brassage de molécules.

 On a alors autour de la jonction ce qu’on appelle un dipôle. Ce processus va se continuer jusqu’à ce que le champ électrique créé par le dipôle soit assez puissant pour empêcher d’autres électrons de traverser la jonction, on aura alors l’équilibre. Cette barrière de potentiel créée vaut 0.7 volt pour le silicium.

3.      La diode, symbole :

La diode est constituée d'un barreau de matériau type P accolé à un barreau de matériau de type N.  On remarque immédiatement l'anode et la cathode qui seront les électrodes de notre composant.

 Les électrons entrent du côté N et pénètrent ensuite dans la zone de déplétion comme électrons libres en annulant les ions positifs. Ceux qui quittent du côté P laissent des trous qui atteignent  la zone de déplétion annulant les ions négatifs. À la jonction les électrons du côté N tombent dans les trous du côté P et atteignent la sortie du bloc P par courant de trous. La zone de déplétion n’existe donc plus et toute la diode est conductrice.

 Le champ électrique causé par la source s’additionne à celui du dipôle. La zone de déplétion s’épaissit jusqu’à ce que son potentiel soit égal à celui de la source. La zone de déplétion n’étant pas conductrice, la diode est bloquée, c’est-à-dire qu’aucun courant ne la traverse. 

Voici le montage. Remarquez que nous avons connecté le (+) de l'alimentation à l'anode de la diode et le (-) par l'intermédiaire de la résistance à la cathode. Ce branchement provoquera la circulation du courant, on dira que la diode est polarisée dans le sens passant. Si nous avions adopté l'autre sens (le + sur la cathode) nous aurions polarisé notre diode en inverse et aucun courant n'aurait circulé, notre diode aurait été bloquée et polarisée dans le sens non passant.

 Résistance “chutrice” RS : RS est une résistance qui a pour rôle de limiter le courant qui circule dans la diode. Plus RS est grande, plus le courant dans la diode est petit. Chaque circuit à diode que nous étudierons comportera une résistance “chutrice” en série avec la diode. La résistance RS sera choisie de façon à garder le courant direct inférieur au courant limite de la diode. 

Pour notre expérience, nous allons faire varier la tension du générateur de 0 à + VCC (nouveau terme indiquant la tension maximum d'alimentation continue) en relevant à chaque fois le courant qui circule dans le circuit et la tension aux bornes de la diode. Une fois ceci effectué, nous inverserons les pôles du générateur et prendrons des mesures de la même façon que précédemment. Ces relevés nous permettrons d'établir graphiquement les caractéristiques tension versus courant de la diode. 

- Dans la région directe, quand la tension aux bornes de la diode est inférieure à 0,7 V, aucun courant ne circule dans le circuit, c'est comme si nous avions un interrupteur ouvert. À 0,7 V, brutalement le courant apparaît. Si nous augmentons la valeur de la tension fournie par le générateur, la tension aux bornes de la diode reste sensiblement constante et égale à 0,7 V. 

D'ailleurs on appellera cette tension, la tension de seuil, c'est explicite. Cette tension de seuil est de 0,7 V pour le silicium et 0,2 à 0,3 V pour le germanium.

 Lorsqu’on tend vers la barrière de potentiel (0.7 volt pour le silicium), de nombreux électrons libres et trous commencent à traverser la jonction et le courant augmente fortement. Au-delà de 0.7 volt, une petite variation de tension produit une forte augmentation de courant. On est alors au coude de la diode. La valeur pratique de cette tension de seuil ou de coude est l’abscisse E0 du point d’intersection de l’axe des tensions et du prolongement de la partie rectiligne de la caractéristique. 

Résistance directe :

Nous l'avons déjà dit, la diode n'est pas un élément linéaire aussi définit-on sa résistance statique. Celle-ci sera égale au quotient V/I. Si l'on regarde la caractéristique plus haut, il apparaît clairement que si l'on se déplace sur la courbe et que l'on choisisse un autre point le quotient V/I donnera une autre valeur. La résistance statique est donc dépendante du point de fonctionnement de la diode. On définit par ailleurs une résistance dynamique qui prend en compte l'excursion sur la caractéristique de la diode. Pour calculer cette résistance dynamique, on choisit deux points et l'on calcule le quotient qui sera de la forme : 

∆V

Rd = ---------

 ∆I

 Cette résistance interne de la diode est appelée “résistance extrinsèque” ou “bulk” en anglais. 

Pour éviter la destruction de la diode, il faut respecter sa tension maximale et son courant maximal notés respectivement VFMAX et IFMAX (F = Forward). VFMAX est aussi appelé VBR (Voltage break down) ou BV (Breakdown Voltage).

- Passons dans la région inverse. Nous constatons que la diode, polarisée en inverse ne conduit pas et donc qu'aucun courant ne circule dans le circuit hormis un léger courant de fuite de quelques µA que l'on pourra négliger (en inverse une diode se comporte comme un circuit ouvert). Brutalement, la diode, toujours polarisée en inverse se met à conduire et le courant circule. La tension à partir de laquelle une diode polarisée en inverse conduit s'appelle la tension de claquage. Ce claquage n’est pas destructif si la température maximale de la jonction n’est pas atteinte (c’est le cas des diodes “zener” que nous étudierons plus loin).

 

La caractéristique inverse ID versus V permet de définir :

a) La tension inverse maximale (Vi max = PIV = PRV)

PIV = Peak Inverse Voltage

PRV = Peak Reverse Voltage

        C’est la valeur maximale de V qu’il ne faut pas dépasser. 

b) Résistance inverse : c’est le quotient ∆V / ∆I, ∆V et ∆I étant pris sur la portion de la caractéristique comprise entre 0 et VZ (tension de claquage). 

Exemple :

Pour la diode 1N4005

IFMAX =1 A

VFMAX = 0.8 V à 1 A

PRV = 600 V 

Pour la diode 1N4148

IFMAX =200 mA

VFMAX = 1 V à 10 mA

PRV = 100 V 

Ce qu'il faut retenir :

La diode au silicium, polarisée dans le sens passant conduit dès que la tension à ses bornes est supérieure ou égale à 0,7V

La diode polarisée en inverse ne conduit pas et se comporte comme un interrupteur ouvert jusqu'à la tension de claquage.


Chapitre 2 : Les différents types de diodes 


1. La diode de redessement
2. La diode PIN
3. La diode Zener
4. La diode électroluminescente
5. La diode Schottky
6. La diode varicap
7. Les diodes Gunn
8. Quels usages pour les diodes



                                                                      

1.      Diode de redressement 

Un circuit redresseur transforme une tension alternative en une tension continue pulsée.

D ne laissera passer que le courant causé par l’alternance positive du générateur alternatif (AC). On retrouve dans ce circuit les formes d’ondes suivantes :

Lors de l’alternance positive du générateur AC, la diode se trouvant polarisée en direct laisse passer un courant dans la charge RL. La valeur de la tension maximale aux bornes de RL sera la tension de crête du générateur moins la barrière de potentiel de 0.7 volt de la jonction de la diode. Tout le temps que dure l’alternance positive du générateur, la diode est en direct et chute 0.7V. Lors de l’alternance négative, la diode se trouve en inverse, bloque et agit comme un circuit ouvert récoltant toute la tension du générateur AC à ses bornes et aucun courant ne traverse RL

Remarque : ce qu’on vient de dire est vrai seulement aux basses fréquences inférieures à 600 Hz (F < 600Hz). Si F est plus grand, la diode ne bloque plus totalement l’alternance négative.

Les différentes bandent d’énergie proches de la jonction stockent temporairement la charge d’une diode polarisée en direct. Plus le courant direct est grand, plus la charge accumulée est grande. Ce phénomène est appelé “accumulation de stockage” ou “stockage de charge”. 

Si on polarise brusquement la diode en inverse, les porteurs de charge stockés circulent dans le sens inverse durant un petit laps de temps. 

Le temps que prend la diode pour se bloquer s’appelle temps de récupération inverse, de déstockage ou de recouvrement. 

Les diodes de redressement comme la 1N4001 – 1N4007 ne sont pas utilisées à des fréquences supérieures à 600 Hz. 

2.      La diode PIN (P – Intrinsèque –N) : la diode PIN est constituée de trois régions : une région P et une région N séparées par une région I à haute résistivité.

 

La diode PIN est  équivalente à un circuit RLC série

La région I permet de diminuer la capacité de la jonction (voir condensateur), ce qui favorise l’utilisation de cette diode aux hautes fréquences. 

Symbole

Sur les schémas, elle est souvent symbolisée comme une diode normale. 

3. La diode Zener : c'est une diode conçue pour fonctionner en inverse. Il faut placer une résistance en série pour limiter le courant et ne pas détruire la diode. Le symbole de la zener est :

La diode zener a une tension d’avalanche (VRMAX) basse et on met à profit cette caractéristique. Lorsque la tension d’avalanche est atteinte, le courant en inverse (IR) augmente mais une variation de IR même importante n’occasionne qu’une variation faible de VZ ou VR. La diode ne se détruit pas à cause de la tension basse qui n’occasionne pas un échauffement excessif de la diode.  

Sa courbe I en fonction de E est :

Caractéristiques

IZT = I ZENER TEST = c’est le courant qui traverse la diode quand la puissance dissipée par celle-ci est le quart de sa puissance maximale (P = PMAX / 4) 

VZT = Tension aux bornes de la zener à IZT 

Diode zener idéale

Diode zener réelle

           

Une résistance zener (relativement petite) est en série avec une batterie idéale. La chute de tension aux bornes de la résistance interne de la diode augmente avec le courant mais cette chute reste relativement faible. 

Donc quel que soit le courant, la tension VZ est pratiquement constante et c’est cette particularité qui fait que cette diode est employée comme régulateur de tension. 

Exemple : régulateur de tension à diode zener

 

 

 Tant que la tension d’entrée est supérieure à 5 volts, la zener conduit et la tension de sortie est constante à 5 volts. On dit que la tension de sortie est régularisée.

Exercice 1 :

Calculer le courant dans la zener et la puissance dissipée par celle-ci :

 

Exercice 2 : 

Calculer le courant dans la zener et la puissance dissipée par celle-ci :

 

Exercice 3 : 

Calculer le courant dans la zener et la puissance dissipée par celle-ci :

 Exercice 4 :

Calculer les courants dans les “zeners” et les puissances dissipées par celles-ci : 

 Exercice 5 :

Calculer le courant dans les “zeners” et les puissances dissipées par celles-ci : 

 Exercice 6 :

Calculer IZ pour R = infini, 1 KΩ, 100 Ω et 50 Ω 

 Solution 

§  Pour RL = infini, tout le courant passe par la zener 

IRS = (12 – 5) / 100 = 70 mA 

§  Pour RL = 1 KΩ, le courant se divise entre la zener et la résistance de charge. On est certain qu’il y a du courant dans RL car elle conduit peu importe la tension appliquée. Par contre, on n’est pas certain qu’il y a un courant dans la zener car si la tension est inférieure à 5 volts, elle ne conduit pas. Puisque ce circuit est un régulateur de tension à 5 volts, il est logique de supposer que la diode zener conduit et qu’elle maintient la tension constante à 5 volts. 

VZ = 5 V 

IRS = (12 V -5 V) / 100 Ω = 70 mA 

Ce courant se partage entre la zener et RL 

IRL = 5 V / 1 KΩ = 5 mA 

IZ = 70 mA – 5 mA = 65 mA 

§  Pour RL = 100 Ω, on refait la même supposition, VZ = 5 volts et le courant total est de 70 mA 

IRL = 5 V / 100 W = 50 mA 

IZ = 70 mA – 50 mA = 20 mA 

§  RL = 50 Ω, si on refait la même supposition, on obtient encore un courant total de 70 mA alors que la résistance consomme 

IRL = 5 V / 50 Ω = 100 mA 

C’est impossible car le courant total disponible est de 70 mA. La seule solution est que la zener ne conduit pas => IZ = 0 

Le courant réel dans le circuit est 

IRL = IRS = 12 / (RL + RS) = 12 / 150 = 80 mA 

VRL = 50 x 80 mA = 4 volts  

4.      La diode électroluminescente (LED ou DEL)

Vous la connaissez bien, on en voit partout. Retenez qu'une DEL ou LED en anglais fonctionne avec un courant d'une dizaine de mA. 

Symbole

Principe 

Les électrons libres d’une diode polarisée en direct traversent la jonction et se recombinent avec des trous. Lorsque les électrons tombent dans les trous, ils émettent de l’énergie, une parie en chaleur, une partie en lumière.

Dans le cas des diodes électroluminescentes, c’est le deuxième cas qui est exploité.

On retrouve les Leds dans les applications dites “optoélectroniques” comme par exemple un témoin lumineux ou un afficheur numérique.

Les diodes ordinaires sont au silicium, une substance opaque qui bloque le passage de la lumière. Les Leds sont différentes : elles comportent du gallium, de l’arsenic et du phosphore, des substances qui rayonnent du rouge, du vert, du jaune, du bleu, de l’orange et de l’infrarouge (invisible).

Les Leds à infrarouge sont utilisées dans les systèmes d’alarme et de télécommande. 

Caractéristiques : la Led est utilisée en direct. La chute de tension type entre les bornes d’une Led varie de 1.5 V à 4 V pour des courants variant de 10 mA à 50 mA. La chute de tension exacte dépend du courant, de la couleur, de la tolérance etc. 

Tension de seuil des Leds en fonction de la couleur :  

Rouge ~ 1,6 V à 2,5 V

Jaune ~ 2 V

Vert ~ 2V

Bleue ~ 4V 

Sauf indication contraire, utiliser une chute de tension nominale de 1.7 volts, un courant de 15 mA pour dépanner et analyser les circuits à Leds.

Calcul de la résistance de branchement 

Nous possédons une LED verte dans laquelle nous souhaitons faire circuler un courant de 10 mA, la tension d'alimentation est fournie par une pile de 9 V. Quelle est la valeur de la résistance à mettre en série ?

Nous savons que la tension de seuil d'une LED verte avoisine les 2V et que le courant circulant dans ce circuit doit être de 10 mA. D'autre part la loi d'Ohm nous dit que R= V/I, il suffit d'appliquer cette loi pour obtenir :  

R = V/I 

R = (9 - 2) / 0.01 

R = 700 Ω 

Afficheur sept segments

En plus des sept (7) segments, l’afficheur peut contenir un ou deux points décimaux. 

§  Afficheur « anode commune »

 §  Afficheur « cathode commune »

 

5.      La diode Schottky

Fréquemment utilisée en hautes fréquences comme mélangeuse entre autres, cette diode à un seuil de tension très bas (0.25V) et commute très rapidement les signaux. Les Schottky de puissance sont également utilisées dans les alimentations. 

Signal obtenu à l’aide d’un redresseur demi-onde à haute fréquence

Les pointes négatives sont dues au stockage de charge durant la conduction de la diode. 

Quel est le remède au temps de récupération inverse des diodes de redressement ? Une diode Schottky. Un côté de la jonction de cette diode à usage spécial est en or, argent ou platine et l'autre est en silicium dopé type N (voir figure ci-dessous). Les orbites des électrons libres du côté N d'une diode Schottky non polarisée sont plus petites que celles des électrons libres du côté du métal. Cette différence des orbites s'appelle la barrière de Schottky. 

Si la diode est polarisée en direct, les électrons libres du côté N acquièrent assez d'énergie pour circuler sur de plus grandes orbites. Donc, les électrons libres traversent la jonction et pénètrent dans le métal, ce qui produit un grand courant direct. Comme il n'y a pas de trous dans le métal, il n'y a pas stockage de charge ni de temps de récupération inverse. 

La figure ci-dessous représente le symbole graphique d'une diode Schottky. Pour s'en souvenir, remarquer que les traits forment un S rectangulaire. En raison de l'absence de stockage de charge, une diode Schottky se bloque plus rapidement qu'une diode ordinaire. Une diode Schottky redresse facilement des fréquences à 300 Mhz

   

6.      La diode Varicap

Comme son nom l'indique, cette diode présente une capacité variable en fonction de la tension qui est appliquée à ses bornes. On l'utilise dans les oscillateurs commandés en tension (VCO) ou dans les circuits accordés. Vous la retrouverez souvent en hautes fréquences.

La diode varicap est une diode au silicium optimisée pour cette propriété. Comme la tension commande la capacité, elle remplace le condensateur accordé mécaniquement dans de nombreuses applications (télévision, radio etc.)

Les fiches signalétiques des diodes à capacité variable donnent la capacité de référence mesurée à une tension inverse particulière, ordinairement –4V. La capacité de référence donnée par la fiche d’une diode 1N5139 (NTE), par exemple est de 6.8 pF à –4V avec un ratio de 2.7 et un VBR de 30 volts. (CT = 2.5 pF à 6.8 pF). 

7.      Les diodes Gunn

Utilisée en hyperfréquence, leurs caractéristiques leur permettent de se comporter en oscillateur - mélangeur. Elles ne sont plus guère employées pour cette application. On en retrouve dans les chaînes multiplicatrices hyperfréquences.   

 

8.      Quels usages pour les diodes ?

Au fait, que peut-on en faire ? Voici quelques exemples, c'est loin d'être exhaustif :

Protéger un appareil d'une inversion de polarité  

La cause de mortalité précoce des “transceivers” est l'inversion de polarité. Un instant de distraction et vos économies partent en fumée. La PREVENTION INTELLIGENTE consiste à mettre une diode en série dans l'alimentation. La diode sera intégrée dans l'appareil à protéger naturellement.

Utilisation en limiteur

Vous avez des créneaux de tension de 10 V que vous voulez réduire à une amplitude proche de 5 V. Voici une méthode simple : Vous aurez en sortie des créneaux allant de 5 V à 9.3 V d'amplitude soit une excursion de 4,3 V

 

La diode comme commutateur

Vous avez réalisé un oscillateur haute fréquence et vous souhaitez, de manière simple, pouvoir ajouter à ce circuit une capacité de façon à changer sa fréquence d'oscillation.

Il suffit d'appliquer une tension positive au point A, la diode conduira, la capacité retrouvera la masse par la diode et viendra s'ajouter à la capacité totale du circuit

 

La diode comme stabilisateur de tension

Nous ferons appel à une diode spéciale appelée diode Zener. Remarquez que cette diode se polarise en inverse pour exploiter la tension de claquage. Les “zener” standards ne fournissent qu'une puissance très faible 1 à 2 W. Toutes ces notions seront abordées ultérieurement.

La diode en écrêteur 

Ces deux diodes, montées "tête-bêche" ou "antiparallèles" seront placées en amont d'un dispositif à protéger comme par exemple l'entrée d'un transistor amplificateur. Dès que la tension d'entrée dépassera la tension de seuil des diodes, celles-ci conduiront et dériveront à la masse l'excédent de tension. L'entrée du transistor verra au maximum la tension de seuil, soit 0,7 V pour du silicium.

La diode en protection 

Voici un transistor commandant une bobine de relais. Supposons la diode absente, le montage fonctionne tout aussi bien. Quand la base du transistor est commandée par une tension adéquate, le transistor se sature, un courant IC circule dans la bobine et le relais colle. Inversement quand la tension de commande disparaît, la bobine va restituer une tension inverse au transistor (loi de Lenz) qui peut avoir des effets destructifs. La diode est chargée de court-circuiter cette tension inverse.

La diode à semi-conducteur est un élément très employé dans nos circuits et nous la retrouverons dans presque tous les cours. 

Chapitre 3 : Les blocs d'alimentation

 Le bloc d’alimentation convertissant le courant alternatif en courant continu est, sans contredit, le plus utilisé. La plupart des circuits électroniques, exigent du courant continu. Ce type de bloc d’alimentation permet l’utilisation de la ligne standard à 60 Hz pour fournir la puissance requise aux circuits électroniques. La plupart des blocs d’alimentation alternatif-continu se composent d’un système semblable à celui-ci. 

   

- Isolement entre l’équipement et le secteur ;

- Transformation de la tension alternative (120 volts, 60 Hz) en une tension plus faible ou plus élevée selon le cas. 

Tous les régulateurs linéaires comprennent les éléments suivants :

- Circuit de régulation

- Élément de référence (diode zener en général)

- Circuit d’erreur rebouclé sur la régulation

1. Le redressement
2. Le filtrage
3. Stabilisation et régulation de tension


1.      Le redressement

Un circuit redresseur transforme une tension alternative en une tension CC pulsée. Il existe différents types de redressement, les uns ayant des avantages par rapport aux autres.

1.1.   Redressement demi-onde simple

 

Lorsque la tension alternative Es est positive, celle-ci oblige la diode à conduire. Le demi-cycle positif de Es se retrouve donc aux bornes de la résistance. Lorsque le potentiel de Es est négatif, la diode est alors polarisée en inverse et se comporte comme un circuit ouvert. Aucun courant ne parcourt le circuit et le potentiel aux bornes de la résistance demeure nul. On trouve dans ce circuit les formes d'ondes de la figure suivante. La fréquence aux bornes de la résistance est de 60 Hz. 

 

 1.2.   Redressement pleine-onde avec un transformateur à prise médiane 

 Un transformateur ayant une prise médiane, lorsque celle-ci est branchée à commun, possède deux sorties déphasées l’une par rapport à l'autre de 1800. Dl conduit durant l'alternance positive de ES1 tandis que D2 le fait durant celle de ES2 1800 plus tard. On retrouve ainsi aux bornes de RL les alternances positives de ES1 et ES2 une à la suite de l'autre, produisant ce qu'on appelle du "pleine-onde". La fréquence du signal aux bornes de RL est 120 Hz. Voir les formes d'ondes de la figure suivante. 

D1 est bloquée durant l’alternance négative de ES1. D2 pendant ce temps conduit car l’alternance de ES2 est positive. La tension aux bornes de la diode D1 est alors :

VAB = ES1 crête + ES2 crête – VD2 = 2 ES crête – 0.7


1.3.   Redressement pleine onde à l’aide d’un “pont”

Afin de réaliser cette tâche, ce circuit possède quatre diodes et le transformateur n’a pas besoin d’une prise médiane (voir figure ci-dessous). 


À la figure ci-dessus, D1 et D2 conduisent ensemble lorsque ES est positive et on retrouve aux bornes de RL l’alternance positive de ES moins La chute de tension de D1 et D2. On note les polarités aux bornes de RL. Lorsque ES est négative ce sont D3 et D4 qui conduisent et on retrouve aux bornes de RL l’alternance négative de ES. On note que les polarités aux bornes de RL sont les mêmes que lors de l’alternance positive de ES.

Le courant circule donc toujours dans le même sens dans RL peu importe les polarités de ES. La fréquence de l’onde aux bornes de RL est de 120 Hz.

Les formes d’ondes dans ce circuit sont les suivantes : 

 

 

D1 et D2 sont bloquées durant l’alternance négative de ES alors que D3 et D4 conduisent. La tension aux bornes de la diode D1 est alors : VAB = ES crête – 0.7 

1.4.   Redressement bipolaire

Ceci est une répétition du redressement pleine-onde avec un transformateur à prise médiane. On utilise, en parallèle, deux circuits de ce genre; un pour les alternances positives de Es1 et Es2 et un autre pour les alternances négatives Es1 et Es2. Le circuit alimente deux charges : une avec une tension pulsée positive et l'autre avec une tension pulsée négative par rapport à commun. 

           Formes d’ondes

 

           Voici la manière courante de le dessiner

 1.5.   Valeur moyenne d’une tension de sortie

La valeur moyenne de la tension de sortie est la mesure que l’on obtient en branchant un voltmètre continu aux bornes de sortie du redresseur 

Exemple : analogie physique

On parcourt en voiture un itinéraire d’une durée de 60 minutes. Ce trajet est divisé en quatre étapes de 15 minutes. 

 

                                                                  


 

 En une heure, on a parcouru au total une distance de 100 Km. Or effectuer ce trajet de 100 Km en variant la vitesse, c’est exactement comme si on avez roulé à une vitesse de 100 Km/H pendant la même période. Cette vitesse constante avec laquelle on peut parcourir la même distance est la vitesse moyenne du véhicule pendant les 60 minutes. 

             Mathématiquement la vitesse moyenne est égale à : 

120 + 40 + 160 + 80

-------------------------  = 100 Km/H

                 

 

La même loi mathématique s’applique aux circuits redresseurs. 

a)    Redresseur demi-onde 

 Lorsque vous faisiez la moyenne de vos notes à l’école, vous additionniez vos notes, puis vous divisiez le total ainsi obtenu par le nombre de notes. Pour trouver la valeur moyenne d’une forme d’onde, nous utilisons exactement la même technique.

La méthode qui donne la solution exacte dans le cas d’une forme d’onde sinusoïdale est appelée intégration :  

 

V moy = Vmax / π = 0.318 Vmax  

b)   Redresseur pleine onde  

     

V moy = 2 x Vmax / π = 0.636 Vmax  

2.      Le filtrage   

     

Les petites variations qui apparaissent à la sortie du bloc d’alimentation sont appelées ondulations. Ce sont des composantes de la tension alternative et font partie de la tension continue, à la sortie du filtre. L’ondulation peut s’exprimer en volts ou en pourcentage de la tension de sortie. Plus l’ondulation est faible, plus la tension de sortie est pure. 

2.1.   Principe

        Le circuit de filtrage le plus répandu est le circuit de filtrage avec un condensateur. Le condensateur est branché à la suite du redressement. Grâce au condensateur on retrouve une tension continue fixe à la sortie du bloc d'alimentation. Le circuit peut avoir l'air de la figure suivante

 

     

En 1: Lors du premier cycle le condensateur se charge jusqu'à Es crête -0,7 V et accumule ainsi de l'énergie.

En.2: Le condensateur se décharge ensuite dans la charge dépensant ainsi d'une manière étalée l'énergie accumulée auparavant.

En 3: Le condensateur se recharge en récupérant l'énergie dépensée en 2.

En 4: Lire 2

Lire 3, lire 2, lire 3 etc. 

2.2.   Ronflement.

La variation de tension aux bornes du condensateur causée par la charge et la décharge est appelée ronflement et notée (Er). La tension de sortie sera la tension moyenne. La fréquence du ronflement dépendra du type de redressement utilisé. On exprime la valeur de la tension de ronflement en volts crête à crête.

   

EOUT DC = EMOY = (Es crête -VD) – (Er / 2)

où: Es crête = la tension crête au secondaire du transformateur.

VD = la tension chutée par la ou les diodes du redressement.

Er = tension de ronflement c.à.c. 

Indice de ronflement: (Ripple Index). 

η = Er / Emax.

% de ronflement = h x 100% 

La majeure partie du filtrage est effectuée par le condensateur. De nombreux concepteurs utilisent la règle du 10 % qui conseille de choisir un condensateur qui maintient l’ondulation crête à crête à environ 10 % de la tension de crête. Une telle ondulation semble trop grande mais il n’en est rien. On améliore le filtrage à l’aide d’un régulateur de tension. 

2.3.   Forme d’onde aux bornes de la diode.

L'allure de la tension aux bornes de la diode se trouve à être, entre la cathode et l'anode une source DC à peu près fixe (VC ) et un signal alternatif (Es).

Lors du redressement et du filtrage, le condensateur se déchargeant graduellement après avoir été chargé à Es crête -0,7V, se fait recharger au travers la diode à l'instant où la tension Es du côté de l'anode est plus haute que VC du côté de la cathode. 

Une impulsion de courant traverse la diode le temps de charger le condensateur et durant cette impulsion la diode chute son 0,7 V. 

La diode demeure en inverse le reste du temps. Lorsque Es est à sa valeur crête en inverse, on atteint le “PIV” de la diode (Peak Inverse Voltage). C'est à ce moment que VC et Es additionnées ensembles créent la plus haute tension que la diode aura a endurer en inverse. Il faudra choisir la diode redresseuse en fonction de cette situation. On estime, dans ce circuit simple, que le PIV est égal à 2 x Es crête – 0.7 V. 

2.4.   Calcul du condensateur.

Afin d'évaluer la capacité du condensateur nécessaire il faut connaître nos besoins qui sont:

a)      La tension et le courant désirés à la charge (Eo moy. et 10 moy.).

b)      La quantité minimale de ronflement (Er).

c)      Le type de redressement utilisé (pleine-onde ou demi-onde).

On se rappelle sûrement que: 

Q = C x V 

Le courant par définition est: I = Q / t => Q = I x t 

Alors C x V = I x t  =>  I = C x V / t 

On voit ainsi que le courant circulant dans un condensateur dépend de combien la tension change et en combien de temps. Si la tension aux bornes d’un condensateur de 1 Farad varie de 1 Volt en 1 seconde il y circule alors-un courant de 1 Ampère. En effet pour qu'un courant circule dans un condensateur il faut faire varier la tension à ses bornes. On peut écrire l'équation ainsi: 

I = C x V /

Si on rapporte ça à une période du signal (t = T) et que l’on note Er % = V, alors : 

I = C x Er / T 

I est le courant moyen dans la charge

T est la période du signal

Er est la variation de tension aux bornes du condensateur 

On peut écrire la formule simple : 

            I OUT

C = -------------

        Er x F OUT 

Où FOUT = 60 Hz en demi onde et 120 Hz en pleine onde 

N.B. : Si la source alternative est autre que l'Hydro-Québec (60 Hz), il faudra considérer la fréquence utilisée. Par exemple dans les véhicules de transport les fréquences de 400 Hz et de 1 KHz sont très répandues. 

Les approximations nous permettent d'éviter des calculs trigonométriques fastidieux. Les résultats obtenus sont très raisonnables, Si on demeure en deçà de 10% de ronflement. Le condensateur calculé aura une valeur légèrement supérieure au calcul précis. À 5% de ronflement le condensateur trouvé a une capacité de 5% plus haute que le calcul précis et à 10% de ronflement, 20% plus gros. De toute façon sur le marché, la tolérance des condensateurs de filtrage est de -20% + 80%. Ce qui fait qu'on demeure dans la bonne marge. 

Exercice 1 :  Soit le circuit suivant :

Choisir le condensateur C (capacité normalisée la plus proche) du filtre de la figure précédente pour obtenir une ondulation d’environ 10 % de la tension de charge pour une résistance RL de 3.9 KW.

------------------ 

VS crête = 12.6 / 0.707 = 17.82 volts 

V RL = VS crête - 0.7 = 17.82 - 0.7 = 17.12 volts 

F out = 60 Hz (redressement demi-onde) 

Vond = 10 % de V RL = 0.1 x 17.12 = 1.7 volts 

C = I out / F x Vond    Avec I = VRL / RL = 17.12 / 3900 = 4.39 mA 

C = 4.39 mA / 60 x 1.7 = 43 µF (47 µF normalisée). 

Exercice 2 : soit le circuit suivant : 

 

Choisir le condensateur C (capacité normalisée la plus proche) du filtre de la figure précédente pour obtenir une ondulation d’environ 10 % de la tension de charge.

----------------- 

VS crête = 36 / 0.707 = 50.9 volts 

VRL = VS crête - 1.4 = 50.9 - 1.4 = 49.5 volts 

F out = 1200 Hz (redressement pleine onde) 

Vond = 10 % de V RL = 0.1 x 49.5 = 4.95 volts 

C = I out / F x Vond    Avec I = V RL / RL = 49.5 / 100 = 495 mA 

C = 495 mA / 120 x 4.95 = 833 µF (1000 µF normalisée). 

2.5.   Courant de mise en fonction.

Au moment où l'alimentation est mise en fonction, la première charge du condensateur va demander un courant plus intense. Ce courant est appelé “I surge”. Durant le ou les premiers cycles d'opération de l'alimentation, un effort plus important est demandé au transformateur afin d'emmener rapidement la tension aux bornes du condensateur de filtrage à EMAX. 

     

Le courant traversant la diode redresseuse est évidemment le courant qui charge le condensateur. C'est pour cela qu'il est important de considérer le “I surge” lors du choix du redresseur. 

Le cas présenté ci-dessus est celui; où chanceux:, le manipulateur met l'appareil en marche exactement au début de l'alternance positive de Es.

Le pire cas serait de mettre l'appareil en marche à exactement 90° , c'est-à-dire sur la crête de Es. Le courant I surge sera déterminé ainsi: 

    

R INT = Résistance interne du transformateur

ES = Tension du secondaire

RB R Bulk de la diode

RL = Résistance de charge 

Il s’agit de faire un circuit de thévenin de tout cela : 

VTH = ESMAX (à 900) – VD

RTH = RINT + R Bulk

I surge max = VTH / RTH 

Il est évident, à cause de la résistance totale du système, que le condensateur ne se chargera pas complètement lors du premier cycle et cela pourrait avoir l’allure suivante : 

2.6.   Protection :

-       Par fusible après le bloc

On peut utiliser un fusible à fonte rapide (Fast Blow) pour une protection simple et rapide du circuit et/ou du bloc d’alimentation. Un fusible à fonte lente (Slow Blow) fait le même travail que précédemment mais ce type de fusible acceptera des surcharges transitoires. Le facteur de sécurité recommandé est de 1.25. La valeur maximum du fusible doit être environ 1.25 fois le courant demandé normalement par la charge. Par exemple si un circuit est fait pour fonctionner à 1 ampère, un fusible de 1.25 A sera choisi pour protéger le circuit. 

-       Par fusible au primaire du transformateur

  

Cela permet de protéger le transformateur et le circuit. Si la charge devenait trop importante, le pont de redresseurs en souffrirait. La surcharge sera stoppée par le fusible au primaire. Il est cependant conseillé d’utiliser un fusible à fonte lente à cause de la surintensité (I surge) lors de la mise en route de l’appareil. 

3.      Stabilisation et régulation de tension

3.1.   Nécessité

La charge appliquée à l’alimentation est susceptible de varier au cours du fonctionnement pour satisfaire aux besoins de l’appareil (plus de volume, plus de lumière, plus de contraste etc.). Cette variation de charge est courante pour les appareils. Pour minimiser les effets de variations de charge sur l’alimentation, on introduit un dispositif appelé stabilisateur de tension entre le filtre et la charge. Ceci donne lieu à une plus longue durée de vie des composants et à une interruption moins fréquente de service. 

3.2.   Dispositif de stabilisation

Les variations de débit d’une alimentation peuvent être causées par les trois facteurs suivants :

§  Instabilité de la source d’alimentation (réseau d’Hydro Québec) ;

§  Écarts de température ;

§  Changements de charges.

Un stabilisateur de tension idéal doit être susceptible de compenser ces trois facteurs. Le cœur d’un circuit de stabilisation de tension est constitué par le dispositif le plus répandu: la diode zener. 

3.3.   La diode zener

Elle est montée dans le circuit de façon que son anode soit reliée au négatif et sa cathode au positif

 

3.4.   Circuit élémentaire de stabilisation : 

   

Pour exercer son rôle de stabilisateur de tension, une diode zener doit être traversée par un courant de polarisation (de l’ordre de 20 mA pour les diodes de puissance inférieure à 1 watt) et sa tension d’alimentation doit être supérieure à sa tension de zener. Une résistance de limitation de courant Rs doit toujours précéder une zener afin de la protéger. 

I Rs = 40 mA + 20 mA = 60 mA (cas le plus défavorable) 

  Rs = (36 - 24) / 60 mA = 200

Chapitre 4 : Le transistor bipolaire


1. Structure

2. Fonctionnement (cas d'un transistor NPN)

3. Caractéristiques
4. Polarisation


1.  Structure : Un transistor est formé de juxtaposition de trois blocs de semi-conducteurs. Les noms donnés aux différents blocs sont : l'émetteur, la base et le collecteur. 

a)    L'émetteur : il est fortement dopé afin d'être capable d'émettre aisément des porteurs (électrons ou trous) et il est de dimension moyenne. 

b)    La base : elle est légèrement dopée car elle se doit d'être résistive et sa dimension est mince. 

c)    Le collecteur : il est moyennement dopé et de grande dimension car il a à supporter de grandes tensions en inverse et c'est aussi lui qui a à dissiper la plus grande partie de la chaleur émise par le transistor.

 

 

   

Vérification du transistor à l'aide du multimètre :

Transistor NPN
Transistor PNP

 

Placez la borne positive (rouge) de votre multimètre sur une des broches du transistor et placez la borne commune (noire) à tour de rôle sur chacune des deux autres broches. Si, dans les deux cas, une lecture autre que "infini ou OverLoad" apparaît sur l'affichage du multimètre, la borne positive (rouge) se trouve sur la base du transistor. Si ce n'est pas le cas, déplacez la borne positive (rouge) sur une autre broche et reprenez la procédure.

Une fois la base identifiée, on effectue six (6) mesures pour déterminer si le transistor est en bon état de fonctionnement :

           - Mesure de la jonction base-émetteur en direct et en inverse : placez le multimètre en position "diode" et prenez la mesure dans un sens puis dans l'autre.

Mesure en direct (Rouge sur la base du transistor) : 0,57 à 0,78 Volt

Mesure en inverse (noir sur la base du transistor) : infini ou OverLoad

          - Mesure de la jonction base-collecteur en direct et en inverse : placez le multimètre en position "diode" et prenez la mesure dans un sens puis dans l'autre .

Mesure en direct (Rouge sur la base du transistor) : 0,57 à 0,78 Volt

Mesure en inverse (noir sur la base du transistor) : infini ou OverLoad

          - Mesure de la jonction émetteur collecteur en direct et en inverse : placez le multimètre en position "diode" et prenez la mesure dans un sens puis dans l'autre.

Mesure en direct (Rouge sur l'émetteur du transistor) : infini ou OverLoad

Mesure en inverse (noir sur l'émetteur du transistor) : infini ou OverLoad

Remarques :

  - Pour identifier le collecteur et l'émetteur, on examine les valeurs des tensions mesurées entre la base et l'émetteur puis entre la base et le collecteur. L'émetteur étant fortement dopé, la tension base-émetteur est supérieure à la tension base-collecteur.

      - Test sur les jonctions base-émetteur et base-collecteur : si l'une des jonctions présente une résistance élevée en direct comme en inverse, c'est qu'elle est ouverte ; si la résistance mesurée est faible dans les deux sens, la jonction est claquée (court-circuit)

         -   La résistance collecteur émetteur est très élevée dans les deux sens, dans le cas contraire le transistor est défectueux.

Placez la borne commune (noire) de votre multimètre sur une des broches du transistor et placez la borne positive (rouge) à tour de rôle sur chacune des deux autres broches. Si, dans les deux cas, une lecture autre que "infini ou OverLoad" apparaît sur l'affichage du multimètre, la borne commune (noire) se trouve sur la base du transistor. Si ce n'est pas le cas, déplacez la borne commune (noire) sur une autre broche et reprenez la procédure. 

Une fois la base identifiée, on effectue six (6) mesures comme pour le transistor NPN afin de déterminer si le transistor est en bon état de fonctionnement.

  2.  Fonctionnement (cas d’un transistor NPN)  

   

 Les électrons libres en provenance de l’émetteur diffusent dans la base grâce à l’action du champ EB (FB) surmontant la barrière E1 (F1). Comme ils sont en surnombre dans la base, ils sont accélérés par les champs EC (FC) et E2 (F2). La batterie VBB rétablit les lacunes dans la base. Un courant ne peut s’établir entre collecteur et émetteur que s’il existe un courant entre base et émetteur du transistor.

 

  

 Comme vous pouvez le constater, ce dispositif comporte 3 électrodes. La base est l'électrode de commande, une sorte de robinet, le collecteur, relié au pôle positif de l'alimentation sera le reflet de la base mais “agrandi”, l'émetteur drainera le courant de la base plus celui du collecteur. 

Ci-dessus, nous avons une autre représentation du transistor toutefois ayez toujours présent à l'esprit que si vous réalisez ce montage, vous n'obtiendrez jamais “l'effet Transistor”, il s'agit d'une représentation, sans plus, qui vous montre que la diode B-E est polarisée en direct, la diode B-C en inverse. 

On dit que le transistor est un amplificateur de courant. En effet, IC est un courant qui est IB multiplié par un facteur β qu’on appelle le gain en courant du transistor. Un transistor typique peut avoir un gain β égal à 100.  

ICβIB  

Grâce au nœud de courant qu’est un transistor, on peut déduire le courant IE

 

IE = IC + IB 

Résumé : 

§       L’électrode qui fournit les charges est l’émetteur, l’électrode opposée qui recueille les charges est le collecteur. La base au milieu, forme deux jonctions entre l’émetteur et le collecteur pour commander le courant collecteur.

§       La jonction B-E est toujours polarisée en direct

§       La jonction C-B est toujours soumise à une tension inverse

§       Il est courant que 98 à 99 % des charges fournies par l’émetteur à la base sont pratiquement entraînées dans le circuit collecteur et forment le courant IC, la valeur restante, soit 1 à 2 % constituent le courant de base IB.  

Exemple 1 :    

     

 

 

 

 

 

 

 

Question  

IC = ?

IE = ?

    Réponse

IC = β IB = 100 x 20 mA = 2 mA

IE = IC + IB = 2mA + 20 mA =2.02 mA  

Exemple 2 :

            

            Question

IB = ?

IC = ?

    Réponse

IB = IE / (β + 1) = 915 mA / (60 + 1) = 15 mA

ICβ IB = 60 x 15 mA =900 mA ou IC = IE – IB = 915 mA – 15 mA = 900 mA  

Exemple 3 :

   Question

IB = ?

IE = ?

    Réponse

IB = ICβ  = 2 mA / 80 = 25 mA

IE = IC + IB = 2mA + 25 mA =2.025 mA  

Exemple 4 :  

    Question

    IB = ?

    IC = ?

    Réponse

IB = IE / (β + 1) = 5.02mA / 251 = 20 mA

ICβ IB = 250 x 20 mA =5 mA

  Montage Darlington  

On peut grouper des transistors ensemble afin d’avoir un gain en courant plus grand. On se sert du courant amplifié de l’un (IEQ1) pour commander la base de l’autre IBQ2. Ils se branchent comme ceci : 

 Le courant d’émetteur du premier transistor IEQ1 est le courant de base du deuxième transistor IBQ2 qui le multiplie à son tour par son facteur b2

Exemple 1 :

Question

Trouver ICQ1, IEQ1, IBQ2, ICQ2, IEQ2, IT, IT / IBQ1 et est-ce que IBQ1 + IT = IEQ2 ?

Réponse

ICQ1β1 IBQ1 = 100 X 20 mA = 2 mA

IEQ1 = IBQ1 + ICQ1 = 2 mA + 20 mA =2.02 mA

IBQ2 = IEQ1 = 2.02 mA

ICQ2β2 IBQ2 = 2.02 mA x 75 = 151.5 mA

IEQ2 = IBQ2 + ICQ2 = 2.02 mA + 151.5 mA = 153.52 mA

IT = ICQ1 + ICQ2 = 2 mA + 151.5 mA = 153.5 mA

IT / IBQ1 = 153.5 mA / 20 mA = 7675

IBQ1 + IT = 20 mA + 153.5 mA = 153.52 mA = IEQ2 (nœud de courant)  

Exemple 2 : (montage alpha ou darlington complémentaire)

Question  

Trouver ICQ1, IEQ1, IBQ2, ICQ2, IEQ2 et IT

Réponse

ICQ1β1 IBQ1 = 75 X 10 mA = 750 mA

IEQ1 = IBQ1 + ICQ1 = 10 mA + 750 mA = 760 mA

IBQ2 = ICQ1 = 750 mA

ICQ2β2 IBQ2 = 50 x 750 mA = 37.5 mA

IEQ2 = IBQ2 + ICQ2 = 750 mA + 37.5 mA = 38.25 mA

IT = ICQ2 + IEQ1 = 37.5 mA + 760 mA = 38.26 mA  

Le transistor est un composant actif qui sera utilisé pour commuter des courants ou des tensions, amplifier, transposer des fréquences, les mélanger, commander un relais et mille autres choses encore.  

Rappel sur la loi d'Ohm:

Observez attentivement le montage ci-dessus, 2 résistances et une diode. L'ensemble est alimenté par une tension de 10V et un courant I y circule. 

Nous mesurons les chutes de tension aux bornes de chaque élément, les valeurs lues sont indiquées directement à droite de la diode. Plus loin, nous avons les valeurs lues en prenant la masse comme référence. Soyez certain de bien comprendre ce schéma, c'est très important même si cela paraît simple pour l'étude du transistor. 

Voici quelques exemplaires de transistors courants. Comme vous l'imaginez, il existe une normalisation des boîtiers et des livres donnant les caractéristiques des milliers de modèles en circulation actuellement (exemple : NTE). Outre les caractéristiques électriques, on y trouve le brochage de nos précieux composants. Vous trouverez aussi, la majorité des caractéristiques des composants sur le net.

 transi13.jpg (7655 octets) 

 

3.  Caractéristiques

Le temps est venu de relier notre transistor à une source de tension et d'observer ce qui se passe. Pour ce faire nous allons réaliser un petit montage de test avec un transistor petits signaux tout à fait classique. Nous allons essayer de voir ce qu'est justement l'effet transistor.

Nous observons que quand notre transistor est correctement polarisé (les tensions sont dans le bon sens et de valeurs adéquates), un courant de base IB de quelques µA circule dans la jonction Base - Émetteur. Comme il s'agit d'une jonction, on retrouve une chute de tension de 0,6-0,7 V. Nous constatons également qu'un courant IC beaucoup plus important circule du collecteur vers l'émetteur. En faisant diverses expériences on démontre qu'une relation liant IC et IB existe. Nous constatons enfin que le courant émetteur est le plus important des trois et est égal à la somme de IC et IB.  

Retenons les deux relations ci-dessous :

IE = IC + IB

ICβ IB  

Les sources de tension sont variables, nous allons donc les faire varier et mesurer à chaque fois V et I. Ceci nous permettra de tracer des courbes fort utiles à la compréhension du fonctionnement du transistor.

 

La caractéristique de base du transistor est la caractéristique du courant IB fonction de la tension VBE. Nous l'avons déjà dit, il s'agit d'une diode et vous retrouverez sans surprise la courbe bien connue de la diode sens passant.

 

1ère Expérience  

Nous réglons le courant de base à 5 µA. Ceci provoque un courant de collecteur de 1 mA. Maintenant nous faisons varier la source de tension VCC, c-à-d celle qui alimente le collecteur du transistor. À chaque variation nous notons IC et VCE, c-à-d la tension entre collecteur et émetteur et nous obtenons le résultat important suivant : le courant IC reste constant sur une grande plage malgré la variation de la tension de collecteur.

                Sur cette caractéristique, nous pouvons définir trois zones de fonctionnement du transistor :

Zone 1 : La première partie de la caractéristique (celle comprise entre 0 et le coude) s’appelle région de saturation. La diode “collecteur” entre en polarisation directe, l’effet transistor n’a pas lieu. VCE est de quelques dixièmes de volt (VCES = 0.2 à 0.4 volt)  

Zone 2 : La deuxième partie s’appelle région active. C’est dans cette zone que le transistor doit fonctionner. La diode “collecteur” doit être polarisée en inverse, pour cela il faut que VCE soit supérieur à 1 volt.  

Zone 3 : La troisième partie est la zone de claquage qui est la zone à éviter absolument.  

Lorsqu’on consulte la fiche signalétique d’un transistor, commencer par lire les valeurs limites (courant, tension et puissance).  

Exemple : valeurs limites du transistor 2N3904  

VCEO = 40 V  

VCB = 60 V

VEB = 6 V

IC = 200mA

PD = 625 mW             avec     PD = VCE x IC

Toutes les tensions limites sont des tensions inverses de claquage.

2ème expérience  

Reproduisons l'expérience ci-dessus mais en augmentant à chaque fois le courant de base et reportons nos points de mesure sur le même graphique. Cela nous donne ceci. Nous constatons que le gain en courant du transistor ß est sensiblement constant (rapport IC/IB). Plus VCE croît, moins la partie rectiligne est importante. Nous retiendrons que le courant collecteur est dépendant du courant de base.

 

Nous avons vu que le courant collecteur était lié au courant de base par le gain en courant b du transistor. Ce dernier fortement affecté par la température. Quand la température du transistor croît, le gain ß croît. Ce phénomène peut conduire à l'emballement thermique (ß croît donc IC croît, la température du transistor croît, ce qui provoque une augmentation de ß

Selon le transistor, ß augmente du simple au triple sur la gamme du courant du transistor.    

Pour visualiser le point de fonctionnement d'un transistor, il suffit de tracer la droite de charge. Nous l'avons déjà fait pour la diode. Pour ce faire, nous aurons besoin de la caractéristique de collecteur du transistor et de deux points représentatifs donnés par deux équations tirées de la loi d'Ohm.    

Application pratique : 

  

Écrivons l’équation du courant collecteur qui sera également l'équation de la droite de charge. 

            VCC – VCE

IC = ---------------------

                 RC 

  

Explications :

La résistance RC est parcourue par le courant collecteur IC. Pour connaître la valeur de celui-ci, nous devons déterminer la chute de tension aux bornes de cette résistance. 

La tension d'alimentation VCC est égale à la somme des tensions partielles suivantes: VRC (tension aux bornes de la résistance, provoquée par le passage du courant IC) + VCE (tension collecteur émetteur du transistor). Cette tension VCE étant égale à VCC - VRC. Nous ne faisons qu'appliquer la loi d'Ohm. 

Nous savons donc que I = (VCC - VCE) / RC

Prenons les deux hypothèses suivantes : 

VCE = 0, IC sera égal = VCC / RC. Ce point sera le point de saturation du transistor (IC est maximum). 

Ic = 0 alors VCE = VCC, ce point sera le point de blocage du transistor. 

Grâce à ces deux points nous pouvons tracer la droite de charge statique qui aura cette allure: 

 

 

Que nous enseigne cette figure ?

Nous reconnaissons la caractéristique de collecteur, là pas de problème. Nous avons deux points significatifs, l'un appelé point de saturation, l'autre appelé point de blocage. 

Le point de saturation est le point ou la tension VCE atteint une valeur proche de 0. Ceci est dû au fait que la chute de tension aux bornes de RC augmente ce qui diminue VCE
(VCE = VCC –RC IC

Le point de blocage est le point où la tension VCE atteint la tension d'alimentation VCC, plus aucun courant de collecteur ne circule (hormis un ridicule courant de fuite négligeable). 
Ce point est atteint quand IB = 0 

Notre transistor pourra fonctionner en interrupteur, il sera complètement ouvert et laissera passer le courant ou complètement fermé et ne le laissera pas passer. Pour ce faire il faudra passer soit au régime saturé soit au régime bloqué, en aucun cas dans un régime intermédiaire. Il pourra également fonctionner entre ces deux points, dans le cadre d'un amplificateur, dans ce cas on cherchera à éviter ces zones extrêmes que sont la saturation et le blocage. 

Pour se souvenir de cette notion de transistor fonctionnant en commutation, on dit également qu’il fonctionne en tout ou rien. Imaginez un interrupteur entre collecteur et émetteur, si l'on place aux bornes de cet interrupteur un voltmètre, on mesurera la tension d'alimentation quand il est ouvert et une tension quasi nulle quand il est fermé. 

 

            Retenons :

            Le courant collecteur dépend du courant de base.

            Le courant Émetteur = courant de Base + courant Collecteur. (IB est souvent négligeable devant IC)

                                 ICβ x IB

                                            IE = IC + IB

            Le transistor utilisé en commutation fonctionne aux points de saturation et de blocage.

            La commande du transistor s'effectue par le courant de base en polarisant la jonction B-E 

4. Polarisation  

1. Nécessité de la polarisation
2. La polarisation fixe (ou de base)

3. Polarisation par réaction d'émetteur
4. Polarisation automatique ou par réaction de collecteur
5. Polarisation par pont diviseur ou polarisation universelle ou en H
6. Polarisation par source de courant

4.1.      Nécessité de la polarisation :

    a)  Notre transistor, pour fonctionner, a besoin d'être “polarisé”. Cela signifie qu'on doit appliquer sur ses connections les tensions correctes et en amplitude et en polarité pour qu'il effectue la fonction qu'on lui demande. Quand nous parlons de polarisation, nous parlons uniquement de tensions continues, et ce sont ces tensions “continues” qui vont permettre le fonctionnement correct en alternatif. Quand nous utiliserons la fonction amplification par exemple, nous appliquerons un signal alternatif à l'entrée et nous le récupérerons agrandi à la sortie, ceci ne sera possible que si les tensions continues sont présentes. 

      b)  La polarisation va nous permettre de régler le transistor dans sa fonction amplification de manière à ce que le signal de sortie soit rigoureusement (ou presque) identique au signal d'entrée (même allure mais pas même amplitude!). Son point de fonctionnement est alors près du point milieu de la droite de charge statique. Si c'est le cas on dira que notre transistor amplifie linéairement  

 

4.2.      La polarisation fixe (ou de base)

La première des polarisations. Habituons nous à cette nouvelle représentation schématique qui sera définitive. Le rail supérieur représente la tension positive d'alimentation notée VCC, le rail inférieur représente la référence ou 0V, c'est à dire la masse.

 

        VCC = RB x IB + VBE 

        Si ß augmente alors IC (ICβ IB) augmente aussi  => RC x IC augmente 

     Comme VCE = VCC – RC IC, alors VCE diminue. Le point de fonctionnement se déplace inexorablement vers le point de saturation. 

     Dans ce type de montage il est impossible de stabiliser le courant de repos (le courant permanent qui circule du collecteur vers la masse) de manière définitive, la moindre variation de température entraîne une augmentation de b et du courant. Aussi utilisera-t-on ce type de polarisation pour faire fonctionner le transistor en tout ou rien, c-à-d en commutation. 

 

          4.3.      Polarisation par réaction d'émetteur :
          Base à la masse, la jonction B-E n'est pas polarisée, le transistor est bloqué et aucun courant ne circule, VCE est égal à la tension d'alimentation. 

   Base au plus par l'intermédiaire d'une résistance, la jonction B-E est polarisée, le courant IC atteint le courant de saturation, VCE est très proche de VCC. 

Le plus gros problème contre lequel nous devons lutter pour polariser correctement un transistor utilisé en amplificateur linéaire est la variation du gain en courant b avec les variations de température. Le moindre petit courant circulant dans le transistor entraîne un échauffement. Ceci se traduit par une augmentation du courant IC. Cette variation de IC entraîne une variation de VCE puisque la chute de tension aux bornes de la résistance de collecteur est proportionnelle à IC. Tout ceci conduit au déplacement du point de repos Q du transistor.

 

L'idéal serait de trouver un système permettant d'annuler ces variations, voire de les compenser. La résistance d'émetteur jouera le rôle de contre-balancement de l’effet de l’augmentation de ß

      VCC = RE x IE + VBE + RB x IB 

      Si augmente alors IC (ICß IB) augmente aussi  => RC x IC augmente 

      IE (IE = IC + IB) augmente aussi  => RE IE augmente 

      RB IB diminue d’où diminution de IB

   Plus RE est grande, plus le courant de base va diminuer si ß augmente mais il y a un compromis à faire car : 

     VCC = RE IE + VCE + RC IC 

  Si RE est grande et que ß augmente alors VCE diminue. Le point de fonctionnement se déplace dans la zone de saturation. La polarisation d’émetteur reste sensible à la variation de ß. 

Important : 

Nous venons de voir le rôle capital de la résistance d'émetteur, ceci sera une constante et vous la retrouverez dans pratiquement toutes les polarisations 

   Passons à la pratique:

Tracer la droite de charge et calculer le point de fonctionnement du transistor pour β = 100 puis pour β = 300. Que conclure ? 

Rappelons que la tension d'alimentation = VCC et que nous pourrons assimiler IC à IE tant la différence entre ces courants est minime (à IB près).

Calculons IC : nous pouvons écrire la relation suivante :  

VCC - (RC IC + VCE + RE IE) = 0 (voir schéma suivant)

 

Après réarrangement il vient : 

VCC – VCE

IC = -----------------

RC + RE 

Voyons ce que cela donne sur la droite de charge, en prenant pour la déterminer, nos deux points habituels, à savoir le point de blocage quand IC = 0 et le point de saturation quand IC n'est plus limité que par les résistances du circuit (VCE = 0), Il vient :

Pour IC = 0 nous avons VCC = VCE = 15 V

Pour VCE = 0, IC = VCC/ RC + RE = 15 / (910 + 100) = 14.9 mA (VCES = 0) 

Traçons :

 

VCC = RB IB + VBE + RE IE avec IB = ICß et IE = (ß + 1) (ICß

ICß x (VCC – VBE) / (RB + (ß + 1) RE

Pour ß = 100, IC = 3.25 mA  => VCE = 11.7 volts 

            Pour ß = 300, IC = 9.32 mA  => VCE = 5.66 volts 
 
            Cette variation de courant est inacceptable. 

     Avantages et inconvénients de cette méthode de polarisation : 

Nous avons obtenu une meilleure stabilisation de notre point de repos sur la droite de charge, toutefois ceci n'est pas tout à fait satisfaisant car une grande variation du gain en courant du transistor entraîne encore trop de variation du courant IC. Ce n'est pas encore le montage idéal. 

4.4.      Polarisation automatique ou par réaction de collecteur 

    On la retrouve assez souvent car elle est économe en composants et fournit de bons résultats.

 

La résistance de base RB est ramenée au collecteur plutôt qu’à l’alimentation, c’est ce qui diffère la polarisation de collecteur de la polarisation de base. 

Que se passe-t-il si b varie ? Si b augmente alors le courant IC augmente. Quand IC croît, la chute de tension RC IC augmente également diminuant par-là même la tension aux bornes de RB ce qui provoque une diminution de IB donc une diminution de IC. Bref ça régule. 

Calculons les tensions (en regardant le schéma pour nous aider) côté base, nous pouvons écrire : 

VCC = RC (IC+IB) + RB IB + VBE

Nous savons que IC est sensiblement égal à IE et que β IB = IC 

Nous pouvons écrire que :  

      VCC – VBE

IC = ------------------

     RC + (RB/β

Nous retrouvons la même équation que pour la polarisation précédente. Toutefois si mentalement nous réduisons RB à 0, ce qui revient à mettre un court-circuit, nous constatons que VCE = VBE soit 0.6-0.7V. C'est ce qui explique qu'on ne puisse pas saturer le transistor dans ce type de montage, VCE ne pouvant jamais descendre sous 0.7 V. 

Dans ce type de montage, pour stabiliser le point de fonctionnement Q au milieu de la droite de charge, nous appliquerons la relation suivante :

       RBβ RC

Exemple pratique

Tracer la droite de charge et calculer le point de fonctionnement du transistor pour β = 100 puis pour β = 300. Que conclure ?

 

VCC = RC IC + VCE 

IC = 0  => VCEB = VCC = 15 volts 

VCE = 0  => ICS = VCC / RC = 15 / 1 K = 15 mA 

Pour ß = 100  => IC = (VCC – VBE) / (RC + (RB/ß)) = 4.77 mA, VCE = 10.2 volts 

Pour ß = 300  => IC = (VCC – VBE) / (RC + (RB/ß)) = 8.58 mA, VCE = 6.42 volts 

 

Avantages et inconvénients de cette méthode de polarisation : 

Lorsque ß varie du simple au triple, IC double à peine. Le point de fonctionnement Q se comporte mieux qu’en polarisation par réaction d’émetteur. Le point de repos est mieux stabilisé, mais on constate encore que le gain en courant du transistor intervient dans le réglage du courant de repos. Ce montage cependant évite la saturation du transistor. 



       4.5.      Polarisation par pont diviseur ou polarisation universelle ou en H

C'est le montage le plus classique, on le retrouve partout. Cette fois la tension polarisant la base est fournie par un pont diviseur formé par deux résistances, l'émetteur voit une résistance RE (revoyez plus haut l'importance de cette résistance sur l'effet régulateur), le collecteur est chargé par une résistance RC. Dans ce montage, le courant de repos est totalement indépendant du gain en courant b du transistor. Voyons comment.

 

Théorème de Thévenin : Le circuit ci-dessus est équivalent au suivant : 

 

Où : 

RTH = R1 R2 / (R1 +R2) (Charge débranchée, source Vcc en court-circuit) 

VTH = (VCC x R2) / (R1 + R2) (Charge débranchée, source présente) 

Équation de la droite d’attaque : 

VTH = RTH IB + VBE + RE IE        (1) 

Si β est grand alors IC = IE 

VTH = RTH (IC/β) + VBE + RE IC 

VTH – VBE = ((RTH/β) + RE) IC 

IC = (VTH – VBE) / (RE +(RTH/b)) 

Si RE > (RTH/ß), RE = 100 (RTH/b) par exemple, alors : 

IC = (VTH – VBE) / RE est indépendant de β 

Calcul des résistances R1, R2, RC et RE sachant que β = 90, VCC = 30V et IC = 4 mA 

1)        IC = 4 mA

VCE = VCC/2=30/2 = 15V 

2)        Règle du dixième

VE=VCC/10=30/10=3V

β=90  => IC=IE

VE=RE x IE = RE x IC  => RE=VE/IC=3/4mA=750Ω

VRC=VCC-VCE-VE=30-15-3=12V

RC x IC=12V  => RC=12/IC=12/4mA=3000 Ω 

3)        Pour que IC soit indépendant de b, Il faut que RE soit grand devant RTH/b

RE = 100 (RTH/ß)  => RTH= 0.01β RE = 0.01 x 90 x750 = 675 = R1 x R2 / (R1 + R2)

VCC x R1 / (R1 + R2)=V1

VCC x R2 / (R1 + R2)=V2 

 => V1/V2=R1/R2 

V2 = VB = VE + 0.7 = 3 + 0.7 = 3.7 V

V1 = VCC – V2 = 30 – 3.7 = 26.3 V 

 =>R1 / R2 = 7.12  => R1 = 7.12 R2 

RTH = 7.12 R2 x R2 / (7.12 R2 + R2) = 675

7.12 R2 x R2 / 8.12 R2 = 675

7.12 R2 / 8.12 = 675

0.88 R2 = 675  => R2 = 675 / 0.88 = 767 Ω (R2 = 750 Ω normalisée)

R1 = 7.12 R2 = 7.12 x 750 = 5340 Ω (R1 = 5.3 KΩ normalisée

Calcul des courants et tensions 

Examinons le pont diviseur R1-R2

Pour déterminer la tension sur la base du transistor, il faut calculer le courant qui circule dans R1+R2 puis à multiplier ce courant par R2, on obtient ainsi la chute de tension aux bornes de R2

            R2

VB = --------------- VCC

        R1 + R2 

Bon, nous avons une tension fixe et stable VB sur la base de notre transistor. Quelle est la valeur de la tension de l'émetteur ? 

VE = VB –VBE 

Les tensions notées VE, VB, sont les tensions mesurées sur l'électrode considérée du transistor par rapport à la masse. 

Nous avons affaire à une jonction, qui comme on le sait produit quel que soit le courant qui la traverse une chute de tension de 0.7 V. Ce sera une constante. Calculons le courant d'émetteur (ce qui revient à calculer le courant de collecteur). 

       VE

IE = -------------

       RE 

Où 

       VB – VBE

IE = ------------------

           RE 

Nous retiendrons que c'est la résistance d'émetteur qui règle le courant de collecteur 

Comment est-ce possible ?

Nous avons sur la base une tension dictée par le pont diviseur R1, R2. Sur l'émetteur, nous retrouvons cette tension diminuée de VBE soit inférieure de 0,7V (c'est une diode).  

Le courant IE = IC + IB, négligeons IB qui est de toute façon très petit, on peut approximativement dire que IC = IE. Appliquons la loi d'Ohm pour la résistance d'émetteur :  

IE = VRE / RE soit: IE = VE / RE 

C'est bien RE qui règle le courant de collecteur. 

Quelques règles simples à respecter sur ce type de montage : 

Ce n'est pas très scientifique et s'apparente plus à des recettes de cuisines toutefois respectez ceci: 

- La chute de tension aux bornes de RE pour avoir une bonne stabilisation doit être de un dixième de la tension d'alimentation environ. 

- Le courant dans le pont de base doit être au moins 10 fois supérieur au courant de base. Si ce n'était pas le cas, le courant de base ferait trop chuter la tension VB

Application numérique :

 

La tension d'alimentation est de 30V. Nous allons nous attacher à calculer toutes les tensions et tous les courants de ce montage. 

1 - Calculons la tension délivrée par le pont résistif R1, R2

Nous savons que : 

   R2

VB = ------------------ VCC

R1 + R2 

Ce qui donne 

1

VB = ------------- x 30 = 3.85 V

7.8 

2 - Calculons la tension présente sur l'émetteur du transistor 

VE = VB – VBE

VE = 3.85 - 0,7 = 3.15 V 

3 - Calculons le courant d'émetteur qui sera égal au courant collecteur 

IE = VRE / RE

IE = VE / RE

IE = 3.15 / 750 = 4.2mA

Le courant collecteur étant à IB près égal à IE 

4 - Calculons la chute de tension aux bornes de la résistance de collecteur 

VRC = RC IC

On prendra IC = IE

VRC = 3000 X 0.0042 = 12.6V 

5 - Calculons VCE 

VCE= VCC – RC IC – RE IE

VCE = 30 – 12.6 – 3.15 = 14.25 V 

6 - Notre point de repos est positionné comme suit : 

IC = 4.2 mA

VCE = 14.25 V 

7 - Dessinons notre droite de charge en déterminant les deux points caractéristiques  

Équation globale de collecteur : 

VCC - (RC IC + VCE + RE IE) = 0 

Courant de saturation 

Quand VCE = 0, IC = VCC/ (RC + RE)

IC = 30 / 37500 = 8 mA 

Quand IC = 0 VCE = VCC soit 30V

 

On constate que notre transistor est bien polarisé, le point de repos sur la droite de charge est positionné presque au milieu. 

Pour conclure ce chapitre sur la polarisation, retenez ce qui suit.

Quand vous serez devant un montage récalcitrant, et si vous avez affaire à la classique polarisation par pont diviseur, commencez par mesurer la tension aux bornes de la résistance d'émetteur. 

Deux cas sont possibles:

- Il n'y a rien et le transistor ne débite pas, cherchez pourquoi (manque de tension, transistor ouvert etc.)

- Vous lisez une tension, alors divisez-la par la résistance d'émetteur, vous aurez plus qu'une bonne idée du courant qui circule. En amplification de puissance, vous verrez un autre système de polarisation (à priori), car on ne pourra plus se permettre de perdre de la puissance dans différentes résistances. Sachez toutefois que le principe restera le même, et que l'objectif final sera toujours de rendre linéaire l'amplification du transistor. 

Exercice : Calcul des différents éléments (RC, RE, R1 et R2) avec le transistor 2N3904 

Données :

1/ On se fixe IC de façon à être loin de la puissance maximale dissipée par le transistor 

 

PD MAX                    500 mW

Puissance choisie = --------------- = --------------- = 50 mW

  10                        10

 

    Vcc              12

VCE (milieu de la droite de charge) = --------- =   --------- = 6 V

      2               2

 

   P          50 mW

IC =     ------ =  ----------- = 8.3 mA

VCE              6V

 

2/ On utilise la règle du dixième qui consiste à fixer VE au dixième de Vcc soit :

 

Vcc          12

VE = -------- = -------- = 1.2 V

            10            10 

3/ On calcule RC et RE

VRC = Vcc - VCE - VE = 12 - 6 - 1.2 = 4.8 Volts 

VRC = RC x IC  => RC = VRC / IC = 4.8 / 8.3 x 10-3 = 578 Ω (560 Ω normalisée) 

ß = 200 => Ic = IE 

VE = RE IE  => RE = VE / IE = VE / IC = 1.2 / 8.3 x 10-3 = 145 Ω (150 Ω normalisée) 

4/ On calcule R1 et R2

Pour que le courant IC soit stable, il faut que RTH = 0.01 ß RE = 0.01 x 200 x 150 = 300 

300 = R1 x R2 / (R1+R2

IR1 doit être grand devant IB  => IR1 = IR2 => (V1 / R1) = (V2 / R2) 

V2 = RE IC + VBE = 1.2 + 0.7 = 1.9 volts 

V1 = Vcc - V2 = 12 - 1.9 = 10.1 volts 

 

 R1        V1        10.1

----- = ------- = -------- = 5.32 volts   =>  R1 = 5.32 x R2 

 R2        V2        1.9 

R1 = 5.32 x R2 (1) 

 

 R1 x R2

----------- = 300         (2)

R1 + R2

 

5.32 R2 x R2       5.32 R2 R2

---------------  =  ---------------- = 300 =>

5.32 R2 + R2        6.32 R2

= 5.32 R2 = 300 x 6.32 d’où R2 = 300 x 6.32 / 5.32 = 356Ω 

R2 = 345 Ω (360 Ω normalisée) 

R1 = 5.32 R2 = 5.32 x 360 = 1.9 KΩ (2 KΩ normalisée)

 

4.6.      Polarisation par source de courant

 

 

L'utilisation d'une source à courant constant pour polariser un transistor est certainement une des façons les plus sûres pour obtenir un point de polarisation Q au centre de la droite de charge puisque la source de courant assure un courant de polarisation IC constant dans le transistor Q1 (voir figure ci-dessus), indépendamment des variations de la valeur de son gain en courant (Bêta). Ici le transistor Q1 sert de charge pour la source de courant. 

La diode zener stabilise la tension à 5.1 volts, VB2 = -15 + 5.5 = -9.9 volts

La tension à l’émetteur de Q2 est alors VE2 = VB2 - 0.7 = -9.9 - 0.7 = -10.6 volts.

La tension aux bornes de la résistance RE2 est : VRE2 = -10.6 - (-15) = 4.4 volts. Cette tension est fixe et stable. Le courant d’émetteur de Q2 est aussi stable et égal à : IE2 =4.4/120 =37mA

Si on considère un transistor ayant un b supérieur à 50, Le courant IC2 est égal à IE2 . Comme IC2 = IE1 , alors IC1 = IE2. Le courant de collecteur du transistor Q1 est indépendant de b1. C’est la source de courant formée de DZ, de Q2 et de RE2 qui le détermine. 

Chapitre 5 : Circuits d'amplification 

1. Principe
2. Amplificateur à transistor

3. Les différents montages du transistor
4. Les classes d'amplification
5. Les amplificateurs opérationnels
6. Le transistor à effet de champ

1.      Principe 

Partant d'un signal infinitésimal (ou presque) délivré soit pas des têtes de lecture, un lecteur CD ou un tuner, on est capable de produire un son assourdissant. Il a fallu amplifier le signal de départ très faible en un signal susceptible de faire bouger des membranes de haut-parleurs. 

Dans le cas que nous venons de citer, nous avons eu des exigences particulières, nous avons par exemple souhaité que notre signal amplifié soit rigoureusement identique quant à la forme au signal d'origine, seule la puissance a changé. Pour amplifier un signal quel qu'il soit, nous prendrons de l'énergie sur une source (l'alimentation) et nous transformerons cette énergie pour la rendre rigoureusement conforme au signal d'origine. 

2.      Amplificateur à transistor

 

On se souvient de cette caractéristique que nous avons tracée pour notre transistor. Celui-ci était polarisé par en ensemble de composants externes pour fonctionner “en statique” au point de repos ayant les caractéristiques suivantes : IC = 4.2 mA, VCE = 14.3 V

Imaginons maintenant que nous fassions lentement bouger notre point de repos Q le long de la droite de charge. Pour ce faire nous allons faire varier la polarisation en modifiant par exemple le pont diviseur de base. 

À un certain moment nous nous approcherons du point de blocage (VCE = VCC). En faisant varier dans l'autre sens, nous nous rapprocherons du point de saturation (VCE=0) 

Entre ces deux points, le courant collecteur variera continûment. Comme il y a courant, il y a chute de tension dans la résistance de collecteur RC. Cette chute de tension suivra le rythme imposé par le courant (VRC = RC x I) et passera de 0 (rien) quand le transistor sera presque bloqué à une tension VCC quand le transistor sera presque saturé. C'est cette tension, image parfaite du courant, que nous récupérerons. Notez que l'on fera fonctionner le transistor sur une plage assez réduite de la droite de charge, de manière justement à éviter et le blocage et la saturation. 

2.1      Comment faire varier le point de repos sur la droite de charge sachant que nos éléments sont fixes ?

Nos éléments de polarisation sont fixes, quelque chose doit varier pour que notre point de repos se déplace sur la droite de charge. Ce quelque chose, c'est la tension d'entrée à amplifier que nous allons appliquer sur la base. Comme il s'agit d'un signal alternatif, les alternances positives viendront s'ajouter à la tension de polarisation existante, ceci augmentera la polarisation de la jonction Base - Émetteur, ce qui aura pour effet de faire croître IB, donc le courant IC, les alternances négatives viendront se retrancher à la polarisation existante, ce qui diminuera la courant IB donc IC

Sur le dessin ci-dessous, la variation sinusoïdale du courant collecteur, provoquée par une tension sinusoïdale en entrée, se retrouve sous forme de tension (chute de tension aux bornes de RC) entre le collecteur et l'émetteur du transistor.


2.2.      Comment acheminer les signaux alternatifs à amplifier vers la base et comment les récupérer sur le collecteur ? 

Comme nous l'avons déjà dit, on amplifie des signaux alternatifs. Ceux-ci peuvent provenir d'un microphone, de l'étage d'entrée d'un récepteur, d'un mélangeur, bref d'une multitude de sources. 

Il va falloir convoyer ces signaux vers l'entrée du transistor et les récupérer, amplifiés, à la sortie. Pour ce faire nous allons utiliser un composant bien connu qui à la particularité de laisser les signaux alternatifs passer et de bloquer le continu : Le condensateur. 

Un condensateur, outre cette intéressante propriété, présente une réactance qui est fonction de sa capacité et de la fréquence de travail. Ceci implique que le choix de sa valeur ne sera pas anodin et qu'il conviendra d'utiliser pour une fréquence donnée, la valeur du condensateur offrant la réactance minimum, au point de pouvoir considérer celui-ci comme un court-circuit pour les signaux alternatifs. 

Le montage sera donc modifié comme suit : 

On enverra les signaux par l'intermédiaire d'un condensateur à l'entrée et on récupérera, à la sortie, les variations d'entrée amplifiées par un autre condensateur. Ces condensateurs seront appelés condensateurs de couplage. Nous voici en présence d'un amplificateur B.F. (basses fréquences) complet. 

 

XC = 1 / 2 π F C 

On peut utiliser le condensateur d'une autre manière, cette fois-ci, il sera chargé de dériver les signaux alternatifs vers la masse, il deviendra un condensateur de découplage. Placé entre émetteur et masse, il va envoyer les signaux alternatifs vers la masse ce qui aura pour effet d'augmenter fortement le gain de l'amplificateur.

En observant le montage, et en imaginant que CE est déconnecté, vous remarquerez que IE varie comme IC, ce n'est pas une nouveauté. Cette variation de IE provoque bien entendu une variation de la tension aux bornes de RE (VRE = IE x RE). Cette variation tend à diminuer la polarisation de la jonction VBE au rythme des variations de IE. Branchons CE, le condensateur élimine complètement la composante alternative, la tension VRE est stable, le gain croît. 

2.3.      Circuits équivalents en alternatifs et circuits équivalents en continu 

a) Annuler la source alternative (court-circuiter la source de tension, ouvrir la source de courant). Ouvrir tous les condensateurs. Le circuit qui reste s’appelle circuit équivalent en courant continu. Il permet de calculer tous les courants continus et toutes les tensions continues désirés. 

b) Annuler la source continue (court-circuiter une source de tension, ouvrir une source de courant). Court-circuiter tous les condensateurs de couplage et de découplage. Le circuit qui reste s’appelle circuit équivalent en courant alternatif. Il permet de calculer les courants alternatifs et les tensions alternatives. 

c) Le courant total de toute branche du circuit est égal à la somme du courant continu et du courant alternatif de cette branche. 

d) Exemple : circuit équivalent en courant continu du circuit ci-dessous : 

Pour trouver le circuit équivalent sous la forme DC il suffit simplement d'ouvrir tous les condensateurs du circuit puisqu’ils bloquent le passage du courant DC. Ce qui reste sera le circuit équivalent DC.

 

e) Pour trouver le circuit équivalent en AC il faut respecter quelques règles de base. 

Court-circuiter toutes les sources de tensions DC. 

Court-circuiter tous les condensateurs. Si un condensateur est branché en parallèle sur une résistance, la résistance se trouve éliminée du circuit. 

Le circuit restant est le circuit équivalent AC. 

f) Exemple


Le circuit restant est le circuit équivalent en alternatif. En fait c’est ce que rencontre le signal dans le circuit.

g) Circuits équivalents du transistor 

Les circuits équivalents du transistor en courant continu et en courant alternatif sont les suivants (modèle d’Ebers-Moll)

 

La figure (a) représente un transistor NPN, la figure (b) est le modèle d’Ebers-Moll en courant continu et la figure (c) est le modèle d’Ebers-Moll en courant alternatif. 

La variation de la tension VBE fait varier le courant d’émetteur. Lorsqu’un signal alternatif attaque le transistor, le courant et la tension d’émetteur varient. Si le signal est petit, le point de fonctionnement se déplace sur une droite, les variations de courant et de tension sont proportionnelles. Pour le signal alternatif, la diode semble une résistance.

 

r’e = VBE / IE

Comme r’e est le rapport de la variation de VBE à la variation de IE, sa valeur dépend de la position de Q. Le calcul infinitésimal donne : 

r’e = 25 mV / IE 

Cette formule tient compte de plusieurs facteurs à savoir le courant total de la diode, le courant inverse de saturation, la charge de l’électron, la température absolue (oC + 273) et de la constante de Boltzman.

 r’e diminue à mesure que IE augmente.

3. Les trois montages fondamentaux 

Introduction
Le montage émetteur commun

Le montage base commune
Le montage collecteur commun ou émetteur suiveur
Influence de la source et de la charge

3.1.      Introduction

Nous avons des besoins variés en électronique. Nous savons depuis l'étude sur les générateurs qu'ils soient continus ou alternatifs que ceux-ci ont une résistance interne Ri ou impédance propre Zi (le i est pour Input = Entrée). Quand nous couplons un générateur à un récepteur (une résistance par exemple), nous essayons de transférer le maximum de puissance et c'est là que les impédances entrent en jeu. 

Essayons de modéliser simplement un générateur de tension alternative “v” d'impédance Zi transférant son énergie à un récepteur d'impédance R (ce récepteur R pourrait être l'impédance d'entrée d'un étage à transistor).

Nous comprenons intuitivement que le générateur de tension charge un pont diviseur formé par Zi et R. Si par exemple Zi est beaucoup plus grand que R, toute la tension fournie par le générateur va se développer aux bornes de son impédance interne, le récepteur ne verra pratiquement rien. On mesure donc qu'il sera parfois nécessaire d'avoir des montages amplificateurs ayant des caractéristiques d'entrée - sortie différentes. Ceci nous est donné par trois montages fondamentaux du transistor en amplificateur. 

3.2.      Le montage émetteur Commun :

On l'appelle ainsi car du point de vue alternatif, l'émetteur est à la masse par l'intermédiaire du condensateur de découplage CE. De ce fait il se trouve être commun à l'entrée et à la sortie. Ce type de montage est certainement celui qui est le plus utilisé. Nous avons déjà étudié le fonctionnement mais rappelons que la tension à amplifier est superposée à la polarisation continue. VBE augmente ce qui fait croître IC. Quand IC croît la chute de tension RC IC croît également. Parallèlement si RC IC croît, la tension VCE diminue. Au demi cycle suivant c'est l'inverse qui se produit, RC IC diminue, VCE augmente. 

On constate donc qu'à une augmentation de la tension d'entrée, correspond une diminution de la tension de sortie. Attention, notez que la tension de sortie est beaucoup plus élevée que la tension d'entrée, car nous avons réalisé un amplificateur. Ici nous parlons de la phase du signal pas de son amplitude. 

Le montage Émetteur Commun pour les raisons que nous venons d'expliquer déphase le signal de 180° 

D'où vient le gain ?

Des variations de IC, ce qui provoque des variations de VRC que l'on récupère grâce à un condensateur. Les variations de IC sont produites par la tension d'entrée qui déplace le point de repos sur la droite de charge du transistor. 

Comment calculer le gain ?

Le gain peut être défini comme le rapport des variations de la tension de sortie sur les variations de la tension d'entrée

On notera que l'amplification A :

      VOUT

A = -----------

            VIN 

Pour déterminer cette amplification, on considère le circuit équivalent en alternatif de l’amplificateur de la page précédente.(schéma de gauche de la figure ci-dessous). Comme la source est en parallèle avec R1 et R2, vi se trouve entre base et émetteur du transistor. En considérant le circuit équivalent du transistor en AC, on obtient le schéma de droite de la figure ci-dessous. 

 

vin = r’e ie 

ic = ie = vi / r’e 

vout = - RC ie 

A = vout / v in = - RC ie / r’e ie = - RC / r’e 

Avec r’e qui a pour valeur : 

25 mV

r'e = ----------                             IE en mA

 IE 

L’amplification se calcule donc comme suit : 

Rc

A = - ----------

r'e 

Cette relation est importante car elle vous fournit les clefs de l'amplification. Le signe "-" indique que le signal de sortie est déphasé de 180° par rapport au signal d'entrée. 

Impédance d'entrée du circuit :

L’impédance d’entrée du transistor Zit (i = input (entrée)) est : 

Zit = vi / ib 

vi = ie r’e = ß ib r’e alors Zit = ß ib r’e / ib = ß r’e 

L’impédance d’entrée du circuit est alors : 

Zi = R1 // R2 // ß r’e 

Impédance de sortie du circuit :

L’impédance de sortie Zo (o = output (sortie)) du circuit est : 

Zo = Rc car la source de courant a une impédance infinie 

Exemple : Voici le montage, on ne se préoccupera pas de la valeur des condensateurs que l'on considérera comme des courts-circuits en alternatif. Nous allons calculer, la valeur de l'amplification, l'impédance d'entrée et l'impédance de sortie.

 

1 - Nous voulons calculer la valeur de r'e, pour ce faire, nous devons connaître IE. Calculons la tension sur la base VB 

    3300

VB = ---------------------- x 12 = 2,59V

        3300 + 12000 

2 - Calculons la tension VE sur l'émetteur 

VE = VB - 0,7 = 1,89V 

3 - Calculons IE 

IE = VE/RE = 1,89/ 1200 = 1,57 mA

 

4 - Nous pouvons maintenant calculer r'e 

 

        25                  25

r'e = ---------- = --------------- = 16 Ω

         IE                1,57 

5 - Calculons l'amplification 

A = Rc/ r'e = 2700/ 16 = 169 

6 - Calculons l'impédance d'entrée 

Zi = R1//R2//β r’e = 12K//3.3K//2.4K 

Zi = 1246 Ω 

7 - Calculons l'impédance de sortie 

Zo = Rc = Zo = 2700 Ω 

Résumé des caractéristiques de l'amplificateur émetteur commun : 

Grand gain

Signal de sortie déphasé de 180°

Impédance d'entrée moyenne à élevée

Impédance de sortie moyenne à élevée. 

3.3.      Le montage base commune :

 

La base est à la masse en alternatif (voir le condensateur), les signaux à amplifier sont envoyés sur l'émetteur et la sortie amplifiée est sur le collecteur. Les signaux injectés sur l'émetteur produiront des variations de tension sur la jonction base – émetteur, ce qui fera varier IB et donc IC. Quant à la polarisation, elle est identique à celle du montage EC. 

Pour déterminer l’amplification et les impédances d’entrée et de sortie, on considère le circuit équivalent en alternatif de l’amplificateur ci-dessus. Le signal d’entrée vi se trouve aux bornes de RE. En considérant le circuit équivalent du transistor en AC, on obtient le schéma de droite de la figure ci-dessous.


Gain du circuit 

vin = r’e ie 

ic = ie = vi / r’e 

vout = RC ie 

A = vout / v in = RC ie / r’e ie = RC / r’e 

Avec r’e qui a pour valeur : 

25 mV

r'e = ----------                             IE en mA

 IE 

Ici le signal de sortie est en phase avec le signal d'entrée. 

Impédance d'entrée du circuit : L’impédance d’entrée du circuit est égale à : 

Zit = vi / ie 

vi = ie r’e 

L’impédance d’entrée du circuit est alors : 

Zi = (ie r’e / ie) // RE = r'e // RE 

On voit immédiatement que l'impédance d'entrée est très faible. 

Impédance de sortie du circuit : L’impédance de sortie Zo du circuit est : 

Zo = Rc car la source de courant a une impédance infinie 

Résumé des caractéristiques de l'amplificateur base commune : 

Grand gain

Signal de sortie en phase avec le signal d’entrée

Petite impédance d'entrée

Impédance de sortie moyenne à élevée 

3.4.      Le montage collecteur commun ou émetteur suiveur:

Cette fois c'est le collecteur qui est directement relié au plus (pour les signaux alternatifs le + équivaut à la masse) d'où le nom de collecteur commun. Le circuit de polarisation est le classique pont de base. Vous remarquerez que l'émetteur n'est pas découplé, on peut déjà en déduire que le gain sera loin d'être maximum. On utilise ce montage quand on doit coupler une source haute impédance à une charge basse impédance. Voyons le comportement de l'engin.


Gain du circuit :

Nous avions déjà évoqué la résistance r'e qui avait pour valeur : 

25 mV

r'e = -----------

  IE 

Avec IE en mA 

Considérons le circuit équivalent en alternatif

 

Nous pourrons très facilement calculer A comme suit :

vi = (r’e + RE) ie

vo = RE ie  

        Re

A = -----------

   Re + r'e 

Le gain d'un montage collecteur commun est légèrement inférieur à 1 

Impédance d'entrée du circuit :

Zit (t = transistor) = vi / ib  

Vi = (r’e + RE) ie = (r’e + RE)  ib  

Zit = β (r’e + RE)  

D’où l’impédance d’entrée du circuit :  

Zi = R1 // R2 // β (r’e + RE) 

Impédance de sortie :

Zot = vo / ie  

vo = r’e ie + (R1 // R2) ib = r’e ie + (R1 // R2) ie / ß  

Zot = r’e + (R1 // R2) / β)  

D’où l’impédance du circuit :  

Zo = RE // [r’e + (R1 // R2) / β ]  

En général RE est suffisamment grand pour qu’on l’ignore, alors :  

     R1//R2

Zo = r'e + --------------

           β

Résumé des caractéristiques de l'amplificateur collecteur commun :  

Gain unitaire

Signal de sortie en phase

Grande impédance d'entrée

Petite impédance de sortie  

Cas particulier du montage à collecteur commun, le Darlington :

Il existe un montage à collecteur commun très répandu, souvent sous la forme d'un seul boîtier à trois broches, appelé Darlington. Constitution : Il s'agit de deux étages collecteurs communs reliés ensemble.

 

L'intérêt de ce type de montage est d'obtenir un transistor équivalent avec ßß1ß2. De plus l'isolement de la charge par rapport à la source est augmenté car l'impédance d'entrée est augmentée et l'impédance de sortie diminuée.  

3.5.      Influence de la source et de la charge :  

Nous avons jusqu'à présent raisonné sur des montages complètement isolés du monde extérieur, or il n'en est pas ainsi dans la vie et tous les montages amplificateurs verront à leur entrée une source et à leur sortie une charge. Nous allons brièvement esquisser le tableau.  

Nous allons prendre pour notre étude le classique montage “émetteur commun” et visualiser ce que voient les courants alternatifs et continus d'un tel montage. Une fois ceci effectué, nous pourrons ramener tous nos montages amplificateurs à de simples modèles.

Nous voici ancrés dans la réalité maintenant. Nous avons rajouté une source de tension alternative v ayant une impédance interne RI. À la sortie nous avons connecté une charge RL (L pour Load). Nous allons maintenant, grâce à des règles simples réduire ce schéma à la fois pour le continu et pour l'alternatif à des modèles simples.  

Pour le courant continu, appliquons ceci :  

1 - Court-circuiter les sources de tension alternatives et ouvrir les sources de courant

2 - Ouvrir tous les condensateurs.

 

Il reste ceci pour le continu, ce qui nous permet de calculer facilement les tensions et courants continus dans ce montage.  

Pour le courant alternatif appliquons ceci :  

1 - Court-circuiter les sources de tension continues et ouvrir les sources de courant

2 - Court-circuiter tous les condensateurs.


Et voici ci-dessus ce qui reste pour l'alternatif. Nous avons court-circuité les sources de tensions continues ce qui a amené R1 à être en // sur R2 et le collecteur est ramené à la masse par RC. La charge se retrouve alors en // sur RC. Nous avons aussi court-circuité le condensateur de découplage ce qui a eu pour effet de mettre directement l'émetteur à la masse.  

Dernière étape, modélisons notre amplificateur :

 

La partie gauche représente l'entrée du montage où une source de tension v, charge un ensemble composé d'une impédance interne RI et d'une charge formée par R1 et R2 en parallèle. Il s'agit d'un classique pont diviseur. La tension d'entrée effective à amplifier sera VI

La partie droite représente la sortie côté collecteur. Une source de tension (A x VI) est appliquée à un pont diviseur formé par la résistance de collecteur et la résistance de charge. La tension effective amplifiée et VO.  

Comme on peut le constater, le facteur d'amplification seul (A) ne suffit pas à décrire le comportement de l'étage amplificateur. Une bonne partie de la tension est “perdue” aux bornes des résistances internes.  

Tableau récapitulatif des caractéristiques des trois montages fondamentaux  

      Retenez qu'il existe trois montages fondamentaux, que le montage émetteur commun est le plus utilisé et que l'on peut réduire assez simplement ce type de montage à un modèle simple.

           25 mV

r’e = -----------

          IE (mA)

 



4. Les classes d'amplification  

Nous venons de voir la fonction amplification appliquée dans les trois montages fondamentaux du transistor. (Ces montages offrent des caractéristiques de gain, de phase et d’impédances différentes). Il existe plusieurs classes d'amplification : classes A, B, C et d’autres d'usage moins courant. Jusqu'à présent nous n'avons étudié que des montages polarisés en classe “A”. Les différentes classes d'amplification permettent d'obtenir des linéarités et rendements différents.  

Classe d'amplification

La classe A

La classe B

La classe AB

La classe C

4.1.      La classe d'amplification ne dépend que de la polarisation :

 

C'est le positionnement du point de repos sur la droite de charge qui détermine la classe d'amplification. On peut le faire évoluer du point de blocage au point de saturation par le choix judicieux de quelques résistances.

 

4.2.      La classe A :

 

Pour faire fonctionner un amplificateur en classe A, on doit positionner le point de repos Q (Quiescent en anglais) au milieu de la droite de charge. Ceci signifie qu'au repos (sans application du signal) un courant IC permanent circule dans le transistor.

 

Comme nous l'avons vu, le signal d'entrée superposé à la polarisation continue va déplacer le point Q sur la droite de charge. On veillera naturellement à ne pas atteindre les limites que sont les points de blocage et de saturation sous peine d'avoir un signal distordu.

La figure ci-dessous représente la caractéristique IC en fonction de IB. En classe A, le courant circule tout au long d'un cycle, on dit que l'angle de conduction est de 360°. Ceci donne une excellente linéarité (la forme du signal de sortie est rigoureusement identique à la forme du signal d'entrée) mais le circuit s'avère gourmand en énergie car le rendement (puissance fournie sur puissance consommée) atteint péniblement 50%.

La classe A est très utilisée en basses fréquences et dans les étages bas niveau en hautes fréquences.

 

Résumé des caractéristiques de la classe A :  

-     Excellente linéarité

-     Rendement moyen (max 50%) car sans signal d'attaque, le transistor consomme la puissance VCE x IC)  

4.3.      La classe B :

 

Nous venons de le voir, l'inconvénient majeur de la classe A est son mauvais rendement, ceci se traduit par un dégagement de chaleur non négligeable. L'idéal serait de pouvoir supprimer le courant de polarisation un certain temps.

Ceci est réalisé par la classe B où l'on amène le transistor à fonctionner sans signal d'attaque juste au point de blocage (“cutoff”). Dès que l'alternance positive du signal d'attaque sera présente, le transistor se débloquera et conduira.

Le point de polarisation est à IC = 0, le transistor est à peine bloqué. 

 

Le signal d'attaque débloque le transistor durant un demi-cycle. L'angle de conduction est de 180°.

 

Il est évident que le rendement sera meilleur puisque le transistor ne consomme plus inutilement de la puissance au repos, en revanche la sortie ne restitue qu'une alternance sur deux. De plus, comme le déblocage du transistor est lié à la présence du signal d'attaque, pour les petits signaux, le transistor ne travaillera pas dans une partie droite de sa caractéristique et l'amplificateur ne sera pas linéaire.  

Pour amplifier de manière égale les deux alternances, nous avons recours au montage PUSH-PULL (Pousser - Tirer) composé de deux transistors. L'un (NPN) amplifie l'alternance positive, l'autre (PNP) l'alternance négative.

 

 

Le montage push-pull nécessite une attention particulière quant à la distorsion de passage ou de recouvrement, dite “cross-over”. Cette distorsion a lieu lors du changement d'alternance.  

Voici le signal de sortie d'un amplificateur push-pull classe B. On mesure très nettement la distorsion lors du changement d'alternance. On remédie à ce problème en augmentant légèrement l'angle de conduction de chaque transistor qui devient > 180° au détriment naturellement du rendement.


Résumé des caractéristiques de la classe B :  

- Bon rendement (60%)

- Distorsion de croisement

- Nécessité d'un ensemble symétrique

 

4.4.      La classe AB :

Nous sommes confrontés au dilemme suivant :

- nous avons besoin de puissance

- nous avons besoin de linéarité

- nous ne voulons et ne pouvons pas concevoir des systèmes à trop faible rendement.

Pour essayer d'apporter une réponse à peu près cohérente aux points évoqués ci-dessus, la technique nous offre la classe AB. 

Principe : pour éliminer la distorsion de croisement, les deux transistors de l’arrangement push-pull doivent être polarisés légèrement au-dessus du blocage lorsqu’il n’y a aucun signal. Cette variante de l’amplificateur classe B représente la classe AB.  

Cette polarisation, inférieure à ce qu'elle serait en classe A, permet au transistor de peu débiter sans signal. La linéarité naturellement en souffre mais nous chargerons l’amplificateur par un circuit de sortie qui aura, entres autres, la fonction de filtrer les harmoniques produits par ces non-linéarités.

 

L’alimentation double polarité n’est plus requise lorsque la résistance de charge est couplée par condensateur. Lorsque les caractéristiques des diodes D1 et D2 sont assorties de près aux caractéristiques de transconductance des transistors, une polarisation stable peut être maintenue en dépit de la température.

  Exemple : Amplificateur classe AB avec préamplificateur classe A.

 

Résumé des caractéristiques de la classe AB :

- Rendement moyen

- linéarité acceptable

 

4.5.      La classe C :

 

Très utile dans les multiplicateurs de fréquence et d'une manière générale à chaque fois que l'on a besoin d'un amplificateur fortement non linéaire, elle est utilisée dans l'amplification de puissance. Le principe est simple : il suffit que le dispositif amplificateur conduise seulement sur une fraction très faible du cycle, de manière à ne délivrer qu'une impulsion de forte puissance.

4.5.1  Fixation du niveau DC

 

Durant la première alternance positive, la diode est polarisée en direct, le condensateur se charge à la valeur crête moins 0.7 volt soit  (12-0.7) = 11.3 volts 

Pendant l’alternance négative, la diode est bloquée. À ses bornes, on a deux sources de tensions en série : la source alternative et le condensateur chargé à 11.3 volts.

 

   Dans le cas d’un amplificateur en classe C, la diode D est représentée par la jonction base-émetteur du transistor (voir figure suivante). Ce dernier ne conduira qu’un court instant sur les crêtes positives du signal qui se retrouve sur sa base. La jonction base-émetteur et le condensateur C permettent de verrouiller négativement le signal comme le montre la figure précédente.

 

 

Bien évidemment, le dispositif sera fortement non linéaire, et il faudra restituer la partie manquante du signal par un circuit accordé à fort coefficient de qualité.

 

 

La figure ci-dessus le laisse apparaître clairement, seule une partie du signal d'entrée est amplifiée car elle a l'amplitude nécessaire pour débloquer le dispositif amplificateur qui est fortement polarisé pour le blocage. On obtient des impulsions en sortie de forte amplitude. Comme le dispositif n'est pas linéaire on l'utilise pour réaliser des mélangeurs, des multiplicateurs de fréquence. Le rendement est excellent et atteint 75%.  

4.5.2  Polarisation par circuit de fixation d’un amplificateur classe C

 

La jonction base-émetteur fonctionne comme une diode. Lorsque le signal d’entrée devient positif, le condensateur C1 se charge à la valeur crête. Cette action produit une tension moyenne d’environ (– V crête). Le transistor est alors actionné en blocage sauf durant les crêtes positives, pour lesquelles le transistor conduit pendant un court instant. La constante de temps R1 x C1 doit être plus grande que la période du signal d’entrée.  

 La fréquence de résonance du circuit LC2 est  . La brève pulsation de courant au collecteur pour chaque cycle de l’entrée amorce et maintient en marche l’oscillation du circuit résonant pour produire une tension sinusoïdale à la sortie.    


 

 

 

 

 

 

Différentes étapes d’un cycle  

 

 

La pulsation du courant charge le condensateur C2 à une valeur d’environ +VCC. Après la pulsation, le condensateur se décharge rapidement et charge la bobine L.

 

Une fois le condensateur complètement déchargé, le champ magnétique de la bobine disparaît et recharge le condensateur mais dans la direction contraire à la charge précédente.  

 

   

Le condensateur se décharge à nouveau et fait augmenter le champ magnétique de la bobine.  

 

 

La bobine recharge rapidement le condensateur à une crête positive légèrement inférieure à la précédente, dû à la perte d’énergie dans la résistance de l’enroulement et complète le cycle.

 

   

Tableau récapitulatif des propriétés des classes d'amplification 

Il existe beaucoup d'autres classes d'amplification beaucoup plus exotiques faisant appel à des signaux carrés plus ou moins modulés. Pour l'instant ceci ne nous concerne pas. Vous en savez assez sur les classes d'amplification, essayez de retenir les fondamentales, ce sera suffisant, surtout retenez que c'est la polarisation qui détermine la classe.  

5. Les amplificateurs opérationnels

L'amplificateur opérationnel occupe une place prépondérante dans l'électronique moderne. On le rencontre dans beaucoup d’applications linéaires mais aussi dans les alimentations. La connaissance de ses caractéristiques est importante.

Introduction
Constitution
Représentation
Utilité
Caractéristiques
La contre réaction négative
Circuits fondamentaux à ampli opérationnel
Ampli de courant pour ampli de tension
Différence entre ampli idéal et ampli réel
Réponse en fréquence d'un ampli opérationnel

5.1.      Introduction: 

Tout amplificateur opérationnel que l'on notera AOP repose sur un circuit appelé amplificateur différentiel. Cet amplificateur a la particularité d'amplifier la différence des tensions appliquées sur les entrées A et B. On récupère le signal de sortie entre les deux collecteurs.

Raisonnons en continu. Si nous polarisons différemment notre entrée A de notre entrée B, nous aurons Ic1 différent de Ic2. Nous aurons une chute de tension différente sur le collecteur 1 de celle du collecteur 2 puisque le courant Ic1 sera différent de Ic2. Ceci implique que la ddp entre collecteurs sera bien l'image de la différence des tensions d'entrée. 

 

 

5.2.      Constitution

Un AOP est constitué d’un amplificateur différentiel ayant une impédance d’entrée très élevée suivi d’un amplificateur en tension (montage émetteur commun) et d’un amplificateur en courant ayant une impédance de sortie très faible. Vous imaginerez donc sans peine qu'un amplificateur opérationnel est un peu plus complexe que la représentation simplifiée faite ci-dessus. Toutefois on ne montre jamais sur les schémas le détail du circuit utilisé, ce serait complexe et inutile. L'amplificateur, en fonction de la configuration qu'on lui donne, réalise une fonction. L'AOP n'est toutefois pas parfait, il a quelques petits défauts qu'il faut connaître.  

5.3.      Représentation :

Et voici le symbole, on trouve deux entrées : une, notée “+” appelée “entrée non inverseuse” et l'autre notée “-” est “l'entrée inverseuse”. Les connexions d'alimentation ne sont pas représentées. 

 

5.4.      Utilité :

On alimente l'amplificateur avec une tension symétrique ou pas. On applique sur l'entrée non inverseuse une tension V1, et sur l'entrée inverseuse une tension V2. La tension résultante d'entrée, appelée VIN est égale à V1-V2. Cette tension VIN = (V1-V2) est amplifiée par le facteur d'amplification A de l'AOP qui est constant. On la retrouve à la sortie, elle s'appelle VOUT et est égale à VIN x A

 

5.5.      Caractéristiques :   

L’AOP sans circuit externe de contre réaction de la sortie vers l’entrée est décrit comme étant en boucle ouverte. En boucle ouverte, les caractéristiques de l’ampli opérationnel idéal sont les suivantes :

Gain différentiel = ∞ 

Impédance d’entrée = ∞ Ω

Impédance de sortie = 0 Ω

Bande passante = ∞ Hz

Gain en mode commun = 0

Tension de décalage = 0 volt 

Bipolaire type UA741,

Fet, type TL072 l'entrée est constituée de transistors à effet de champ

Lin CMOS (Complementary metal oxide semiconductor) réalisée à partir de transistors MOS complémentaires.

Cas Particuler : AOP UA741 (TTL) 

Autour de 200 000 (UA741) 

± 25 mA (UA741) 

L'AOP qui est un dispositif à couplage direct passe le continu. Sa bande passante sans contre réaction va du continu à 1 MHz (UA741). 

Les AOP ont une grande impédance d'entrée, celle-ci est spécifiée par le constructeur pour chaque modèle. Pour un UA741 très classique comptez 2 MΩ. 

L'impédance de sortie est très basse. Elle se situe autour de 75 ohms pour le UA741. 

Initialement les AOP étaient conçus pour fonctionner, alimentés par une tension symétrique +/-, mais on peut les faire fonctionner avec une seule tension même si ceci s'accompagne d'une perte de dynamique. 

            Nécessité de travailler en boucle fermée

Toutes ces propriétés entraînent une utilisation particulière de l’AOP. Le gain étant infini, on n’utilisera jamais l’amplificateur en boucle ouverte car, pour une tension différentielle d’entrée infiniment petite, la tension de sortie serait infinie.

Pour donner une idée de la grandeur, si vous appliquez une tension différentielle de 1 mV (1.10-3 V) aux entrées, la sortie serait de 200V. Il est bien évident qu'avec une alimentation de 15V, vous ne pourrez obtenir cette valeur, vous atteindrez seulement la tension de saturation plus ou moins égale à l'alimentation.

L’amplificateur serait saturé puisque la tension de sortie ne peut être supérieure à la tension d’alimentation. Nous monterons donc un amplificateur opérationnel en boucle fermée (avec une contre-réaction ou negative feedback). Cette contre-réaction sera soustractive, autrement dit elle se soustraira de la tension différentielle d’entrée, ce qui diminuera cette dernière et maintiendra la sortie dans les limites finies. 

   

5.6.   La contre-réaction négative (negative feedback):

Les amplificateurs hélas, n'ont pas la faculté d'amplifier les signaux dans une grande bande passante et avec un gain constant. 

La courbe de réponse d'un amplificateur à composants discrets ressemble à ceci :

 

L'idée de base est de réduire le gain de manière à augmenter la bande passante. Ceci est visible sur le dessin ci-dessous. Le trait noir montre une bande passante réduite à fort gain, tandis que le trait rouge laisse apparaître une BP plus large mais avec gain réduit. 

 

5.6.1  Comment faire ?

Pour réaliser cela, l'idée est de prélever une partie (faible) du signal de sortie et de la réinjecter à l'entrée de l'amplificateur en opposition de phase naturellement. Les signaux de sortie viendront se soustraire aux signaux d'entrée de manière à faire travailler l'amplificateur dans sa partie linéaire. Ceci conduira à diminuer le gain de l'amplificateur et à augmenter sa bande passante. 

Si nous injections les signaux non pas en opposition de phase (180°) mais en phase nous réaliserions un oscillateur. 

Le signal sera prélevé et injecté par le biais de résistances et c'est en ajustant ces résistances que nous pourrons régler le taux de rétroaction.

  

 Voilà le principe : La boucle de réaction peut être négative ou positive. Quand elle est négative, l'ampli est contre-réactionné, quand elle est positive, le montage oscille.

Ce mode de fonctionnement avec contre-réaction sera appelé “mode en boucle fermée”   

A est le gain en boucle ouverte de l’amplificateur (noté souvent AOL “open loop”), et ß, le coefficient d’atténuation de la contre-réaction. Si on appelle V’IN l’entrée de l’AOP, alors : 

V’IN = VIN – βVOUT et VOUT = AV’IN   

VOUT  

------ = V’IN = VINβVOUT  => VOUT = AVIN - AβVOUT => VOUT + AβVOUT = AVIN  

   

 

VOUT (1 + Aβ) = AVIN

 

VOUT             A  

------ = ----------- = ACL (closed loop)  

VIN            1 + Aβ   

 

Le gain en boucle fermée est finie et dépend du coefficient d’atténuation ß. Il est beaucoup plus petit que le gain en boucle ouverte  

 

Exemple : A= 200 000 et β = 0.1  =>  ACL = 200 000 / (1 + 200 000 x 0.1) = 10 

5.6.2.   Règles de simplification

On utilise deux petites règles simples pour faire l’analyse du comportement des amplificateurs opérationnels. Celles-ci découlent des caractéristiques idéales données précédemment. 

Premièrement : le gain est tellement élevé qu’une fraction de millivolt entre les bornes d’entrée va faire bouger la sortie sur toute l’étendue possible. Ceci nous amène à ignorer cette petite tension. On dit donc : 

Règle #1 : la sortie va tout tenter pour réduire la tension différentielle d’entrée à zéro. 

Deuxièmement, les amplificateurs opérationnelles ne tirent que des courants très faibles par leurs entrées. Ces courants sont dans l’ordre du nanoampère. On dit donc : 

Règle #2 : les entrées ne demandent aucun courant. 

5.7.      Circuits fondamentaux à amplificateur opérationnel

5.7.1.   Comparateur

Nous avons vu que l’amplificateur opérationnel devait comporter une boucle de rétroaction pour obtenir une tension de sortie finie. Un AOP non muni d’une telle boucle est un comparateur, c’est-à-dire un composant donnant une certaine tension de sortie si la tension est négative et une autre tension si l’entrée est positive.

  

VOUT est la tension de sortie, VIN est la tension d'entrée en mode différentiel (VIN = V1-V2). VSAT, qui est la tension de saturation, est proche de VCC, -VSAT est proche de VEE. Si l'AOP est alimenté par une seule tension Vcc, la caractéristique se trouve amputée de la partie basse qui va de 0 à -VSAT. La zone de fonctionnement linéaire se situe entre les deux valeurs de VSAT

VIN

VOUT

V1 > V2

- VSAT

V1 < V2

+ VSAT

En clair le dispositif fonctionnera en comparateur de tension. Si la tension sur l'entrée non inverseuse est supérieure à la tension présente sur l'entrée inverseuse, la sortie bascule au niveau haut proche de VCC. Dans le cas contraire, V2 < V1, la sortie bascule vers le niveau bas soit VEE. Si le circuit  est alimenté par une tension non symétrique comme par exemple (+15, 0V) la sortie aurait basculé vers 0V lorsque V2 < V1.

Si l’entrée non inverseuse n’est pas à la masse mais à une tension VRÉF, les changements d’état se feront à VRÉF.

Exemple #1

 

Question :  

a)         Tracer l’onde de VOUT  

b)        Tracer la fonction de transfert 

Solution 

   

Exemple #2

  

Question :  

c)         Tracer l’onde de VOUT  

d)        Tracer la fonction de transfert   

Solution 

 

 

5.7.2.   Amplificateur non inverseur à gain fini

La contre-réaction négative telle qu’illustrée à la figure suivante est la comparaison continuelle de VIN avec VOUT. Via un diviseur de tension on ramène à l’entrée inverseuse une portion du signal électrique présent à la sortie de l’amplificateur opérationnel (VOUT) pour la comparer avec la tension d’entrée (VIN) présente sur l’entrée non inverseuse. On dit alors que le circuit fonctionne en boucle fermée.

            a) Principe

Un montage non inverseur fournit une tension de sortie en phase avec la tension d’entrée (voir figure précédente). Dans ce circuit, le signal est appliqué à l’entrée non inverseuse (+) de l’amplificateur. Une boucle de contre-réaction, formée par un diviseur de tension (Rf et Ri) ramène une portion du signal de sortie (VOUT) sur l’entrée inverseuse (-). 

La figure suivante illustre comment se calcule le gain d’un amplificateur en boucle fermée. Le gain en tension AV est le rapport entre VOUT et VIN

VOUT

Gain = --------

  VIN

Dans l’exemple de la figure précédente, VIN = 1 volt.

Règle #1 : Vdiff = 0 volt. La tension aux bornes de Ri vaut donc 1 volt et son courant est de 1 mA

Règle #2 : les entrées ne demandent aucun courant. Le courant de 1 mA provient donc de la sortie de l’amplificateur opérationnel. La chute de tension dans la résistance Rf de 1K vaut donc 1 volt.

La sortie de l’amplificateur s’est donc ajustée à 2 volts car VOUT = VRi + VRf = 1V + 1V = 2V 

AV = VOUT / VIN 

VOUT = (Rf + Ri) x I

VIN = Ri x I 

           VOUT       (Rf + Ri) x I        (Rf + Ri)          Rf             Ri             Rf

AV = --------- = -------------- = ------------ = --------+ --------- = ------- + 1

            VIN              Ri x I                  Ri               Ri              Ri             Ri

Un diviseur de tension par 2 produit un gain de 2, un diviseur de tension par 10 produit un gain de 10 etc. 

Exemple   

  

Questions : AV = ?, VOUT = ?, VRi = ? VRf = ? 

AV = (Rf / Ri) + 1 = (10 / 2) + 1 = 6 

VOUT = AV x VIN = 6 x 2 = 12 volts 

VRi = VIN = 2 volts 

VRf = VOUT – VRi = 12 – 2 = 10 V 

            b) Impédance d’entrée d’un montage non inverseur

On a vu que l’impédance d’entrée d’un ampli opérationnel idéal est l’infini. On peut ainsi ajuster aisément l’impédance d’entrée grâce à une résistance qu’on place entre l’entrée non inverseuse et la masse (à la figure précédente, l’impédance d’entrée qui est R vaut donc 10K). 

Exemple

 

Questions : AV = ?, VOUT = ?, ZIN = ? 

AV = (Rf / Ri) + 1 = (50 / 20) + 1 = 3.5 

VOUT = AV x VIN = 3.5 x 2 = 7 volts 

ZIN = R = 20K 

5.7.3.         Montage inverseur 

            a) Principe

 

        L’entrée se fait via RIN sur l’entrée inverseuse de l’ampli opérationnel. Noter encore selon la règle #1 que le potentiel à cette entrée est maintenu à 0 V. On l’appelle “point commun virtuel” ou “masse virtuelle”. On retrouve ainsi la tension VIN aux bornes de la résistance RIN et le courant de RIN passe au travers de la résistance RF (règle #2). De là on peut calculer VOUT : 

VOUT = - RF x I

Comme VIN = RIN x I, alors on peut déterminer le gain : 

          VOUT       -RF x I           RF

AV = ------- =  ---------- = - -------

           VIN         RIN x I          RIN 

Le signe moins (-) montre que la sortie est déphasée de 180° par rapport à l'entrée d'où son nom de “montage inverseur”. 

        b) Impédance d’entrée

L’impédance d’entrée de ce montage est : 

ZIN = VIN / I = RIN x I / I = RIN 

En effet on voit que le courant d’entrée est déterminé par la valeur de RIN. On peut alors dire que la valeur de l’impédance d’entrée d’un montage inverseur est égale à RIN 

Exemple #1

   

D’un côté de RIN on retrouve VIN à 1 volt et de l’autre côté on retrouve 0 volt (masse virtuelle). Cela crée aux bornes de RIN une différence de potentielle de 1 volt selon les polarités indiquées sur la figure. Le courant  dans RIN est alors de :

I = 1 V / 10 K = 100 m

À cause de la règle #2,  tout ce courant traverse RF créant à ses bornes une chute de tension de :

- 100 mA x 10 K = - 2 volts. Cette tension est aussi la tension de sortie.

La tension de sortie a donc dû s’ajuster à – 2 volts de sorte à ajuster la tension différentielle d’entrée de l’amplificateur à 0 volt. 

Vérification : 

AV = - RF / RIN = - 20 K / 10 K = -2

VOUT = AV x VIN = -2 x 1 V = - 2 V 

Exemple #2

 

Question

a)                 AV = ?

b)                 VOUT = ?

c)                 ZIN = ?

d)                 VRIN = ?

e)                 VRF = ? 

Solution

a)                  AV = - RF / RIN = - 30K / 10K = -3

b)                 VOUT = AV x VIN = -3 x 2 = -6V

c)                  ZIN = RIN = 10K

d)                 VRIN = VIN = 2V

e)                  VRF = -RF x I = -RF x (VIN / RIN) = - 30K x (2/10K) = -6V 

5.7.4.     Amplificateur suiveur 

 

Le gain de cet amplificateur sera égal à l’unité et la sortie sera donc égale à l’entrée. Ce montage apparemment inutile est pourtant très utilisé pour adapter les impédances. On a alors un amplificateur tampon ou intermédiaire (buffer) à impédance d’entrée très élevée et à impédance de sortie basse. 

5.7.5.     Amplificateur sommateur ou additionneur 

Ce montage hormis ses applications mathématiques est utilisé pour mélanger plusieurs signaux sur un seul amplificateur. En ajoutant un potentiomètre à l'entrée on peut doser le volume pour chaque entrée. Il peut aussi être utilisé comme convertisseur numérique-analogique.

Selon la règle #1, l’entrée inverseuse est une masse virtuelle. Le courant dans R1 est alors égal à V1/R1, celui dans R2 est V2/R2 et celui dans R3 est V3/R3 

Selon la règle #2, Le courant circulant dans Rf est la somme des courants provenant de R1, R2 et R3. 

On peut alors écrire VOUT = - Rf x I = - Rf x (I1 + I2 + I3) 

           V1        V2         V3

VOUT = - Rf ( ----- + ------ + -------)

           R1        R2          R3 

Si on prend Rf = R1 = R2 = R3, alors : 

VOUT = - (V1 + V2 + V3), d’où le nom de sommateur donné à ce montage. 

Exemple : Soit le montage ci-dessus où Rf = R1 = R2 = R3 = 10 K, V1 = 1 V, V2 = 2 V, V3 = 3 V. Calculer :

a)                  IR1

b)                 IR2

c)                  IR3

d)                 IRf

e)                  VRF

f)                   VOUT 

Solution :  

a)                  IR1 = V1 / R1 = 1 / 10 K = 100 mA

b)                 IR2 = V2 / R2 = 2 / 10 K = 200 mA

c)                  IR3 = V1 / R1 = 1 / 10 K = 300 mA

d)                 IRf = IR1 + IR2 + IR3 = 100 mA + 200 mA + 300 mA = 600 mA

e)                  VRF = -Rf x IRF = -10K x 600 mA = -6V

f)                   VOUT = VRF = -6V 

5.7.6.     Amplificateur soustracteur

 

Puisque l’impédance d’entrée de l’AOP est infinie, aucun courant n’y entre. Le courant qui circule dans R1 parcourt donc R2, et celui qui circule dans R3 parcourt donc R4. De plus, le gain en boucle ouverte étant infini, la tension différentielle à l’entrée de l’AOP est pratiquement nulle. Les deux entrées ont donc le même potentiel. Appelons V cette tension commune aux deux entrées. On a alors : 

 V1 – V      V- VO

--------- = --------

     R1           R2 

et 

 V2 – V          V

--------- = --------

     R3            R4

 

 

 V2          V             V           V(R3+R4)

------ = ------- + -------- = ------------

 R3         R3           R4            R3 x R4

   

         V2 x R4

V = -------------

         R3 + R4 

 

 

 V1        V            V        VO

------ - ------ =  ----- - -------

 R1        R1          R2       R2 

 

 

 

 V1         VO         V          V            V(R1+R2)             V2 x R4(R1+R2)

------ + ------ = ------ + ------- = -------------- = ------------------------

 R1          R2       R2         R1             R1 x R2           (R3 + R4) x R1 x R2 

 

 

   VO         V          V            V(R1+R2)            V2 x R4(R1+R2)            V1

 ------ = ------ + ------- = -------------- = -------------------------- - -----

   R2        R2         R1           R1 x R2             (R3 + R4) x R1 x R2          R1  

 

 

              V2 x R4(R1+R2)R2           V1 x R2

 VO  = -------------------------- - ------------

              (R3 + R4) x R1 x R2              R1 

 

Si on prend R1=R2=R5 et R3=R4=R6, alors : 

 

              V2 x R6(2R5)R5           V1 x R5

 VO  = ---------------------- - ------------ = V2 – V1

               2R6 x R5 x R5                 R5  

 

 

La tension de sortie est égale à la différence des deux tensions d’entrée. D’où le nom de soustracteur donné à ce montage.

Exemple : Soit le montage ci-dessous où R1 = R2 = R3 = R4 = 10 K, V1 = 3 V, V2 = 4 V, V3 = 3 V. Calculer :

a)                  VOUT

b)                 VA

c)                  VB

d)                 VR1

e)                  IR1 

f)                   IR2

g)                  VR2

h)                  VOUT

   

Solution : 

e)         VOUT = V2 – V1 = 4 – 3 = 1 volt

f)          VB = 4V /2 = 2 volts

g)         VB = VA = 2 volts

h)         VR1 = V1 – VA = 3 – 2 = 1 volt

i)           IR1 = VR1 / R1 = 1 / 10K = 100 mA

j)          IR2 = IR1 = 100 mA

k)        VR2 = IR2 x R2 = 100 mA x 10K = 1 volt

l)           VOUT = VA – VR2 = 2 – 1 = 1 volt 

5.8.      Amplificateur de courant pour amplificateur de tension

Le courant maximal de sortie d’un amplificateur opérationnel typique est limité. Pour un UA741, par exemple, il est de 25 mA. Si la charge exige un courant plus élevé, il faut ajouter un élément “amplificateur de courant” à la sortie. Le circuit suivant l’illustre bien.

 

L’AOP donne le courant IB qui contrôle IC et IE. La charge est alimentée par l’émetteur d’où sort ce courant IE  

Ce circuit illustre bien le rôle du transistor. L’amplificateur ne peut fournir lui-même le courant de 1 ampère exigé par la charge de 12 watts. Le transistor vient donc à sa rescousse en lui fournissant les muscles manquants. L’amplificateur ne fournit que 10 mA (1A/ß=1A/100=10mA), ce qu’il est en mesure de faire.   

   5.9.      Ce qui différencie un AOP idéal d'un AOP réel :

       En général nous décrivons des éléments parfaits, or chacun le sait rien n'est parfait. Nos AOP présentent des imperfections qu'il convient de connaître. 

5.9.1.   Tension de décalage en entrée 

Nous relions nos deux entrées à la masse, VIN=0. On constate qu'il existe en sortie une tension VOUT non nulle. Ceci est du à l'inévitable dissymétrie de construction des entrées. On la compense par un potentiomètre monté sur les broches appropriées (offset) du circuit intégré.

 

5.9.2.   Courant de polarisation d'entrée 

Les entrées de l'AOP sont des transistors qui ont besoin d'être polarisés. Cette polarisation doit être rigoureusement identique pour les deux étages ce qui n'est jamais le cas et provoque des décalages de la tension de sortie. On y remédie en montant sur l'entrée non inverseuse une résistance R3 de valeur : 

  Rf x Ri

R3 = -----------

 (Ri+Rf)

 

5.9.3.   Taux de réjection en mode commun CMRR (Common mode rejection ratio) 

Idéalement un AOP n’amplifie que les signaux en mode différentiel et pas en mode commun. Un signal mode commun est un signal qui est appliqué simultanément aux deux entrées, c'est le cas de tous les parasites et autres perturbations. 

L'AOP devrait donc amplifier uniquement en mode différentiel, donc ne pas amplifier ces signaux. Ce n'est pas tout à fait le cas et en sortie on retrouvera un signal amplifié en mode différentiel (ce que nous voulons) et une partie du signal amplifié en mode commun (ce que nous ne souhaitons pas). Le taux entre amplification mode différentiel et amplification mode commun s'appelle le CMRR. Comme ce taux est élevé, il est exprimé en dB. Plus le taux est élevé, meilleur est l'AOP.   

5.10. Réponse en fréquence de l'amplificateur opérationnel :

Jusqu’à présent, nous avons supposé que la bande passante, c’est-à-dire la gamme des fréquences dans laquelle on faisait les calculs était infinie. Ceci n’est malheureusement pas les cas. La figure suivante donne l’allure du gain en tension en boucle fermée en fonction de la fréquence. Le gain de 200 000 que l’on prenait en considération n’est valable qu’en continu jusqu’à une fréquence d’environ 6 Hz. Ensuite, il décroît rapidement. Le gain est divisé par 10 lorsque la fréquence est multipliée par 10.  

Si on exprime le gain en décibel sachant que A (dB) = 20 log (VOUT / VIN), on dira qu’il décroît de 20 dB par décade c’est-à-dire qu’il diminue de 20 dB lorsque la fréquence est multipliée par 10. 

 

Remarque : le tracé est logarithmique.  

          - L'amplification est unitaire à la fréquence de 1 MHz. Ce point remarquable s'appelle Fréquence unité ou produit Gain-Bande Passante noté en anglais GBW (Gain Band Width).

          - Vous mesurez en observant la courbe de réponse du gain en fonction de la fréquence en boucle ouverte combien la contre réaction est vitale et essentielle en électronique.

          - Nous échangerons du gain contre de la bande passante. C'est d'autant plus bénéfique que diminuer le gain augmente la stabilité des amplificateurs et évite les oscillations indésirables.

6. Le transistor à effet de champ (FET)

Le transistor bipolaire est le composant essentiel de l'électronique linéaire. Son fonctionnement repose sur deux types de charges, les trous et les électrons. D'où son qualificatif de bipolaire.

Le transistor bipolaire convient le mieux pour de nombreuses applications linéaires. Mais le transistor unipolaire est meilleur dans le cas de certaines applications. Le fonctionnement d'un transistor unipolaire dépend d'un seul type de charges, les trous ou les électrons.

Le transistor à effet de champ (FET “Field Effect Transistor”) est un exemple de transistor unipolaire. Les “FETS” sont des dispositifs commandés par tension par opposition aux transistors bipolaires qui sont commandés par courant. 

1. Notions fondamentales
2. Polarisation d'un FET
3. Les caractéristiques tension-courant d'un FET
4. Les différentes polarisation d'un FET
5. Le FET en amplification


6.1.      Notions fondamentales 

  

Un transistor FET est composé d'un barreau de silicium dopé N et de deux îlots, d'un matériau type P, noyés dans ses flancs. 

La partie inférieure du dispositif s'appelle la source parce que les électrons libres pénètrent dans le dispositif par cet endroit.

La partie supérieure s'appelle le drain parce que les électrons libres quittent le dispositif par cet endroit.

Les deux régions P sont connectées intérieurement et s'appellent La grille.

Remarquer le petit espace entre les régions P. Les électrons libres doivent passer par cet endroit (canal) lorsqu'ils migrent de la source au drain.

La largeur du canal est importante : elle détermine le courant qui traverse le FET. 

Il existe aussi des “FETS” canal P. Un FET canal P comprend un barreau de silicium dopé P et deux îlots d'un matériau de type N. 

6.2.      Polarisation d'un FET

  

Pour un FET canal N, un courant d'électrons libres circule de la source vers le drain. Puisque les électrons doivent passer par le canal, le courant drain dépend de la largeur de ce canal.

La grille est polarisée négativement pour empêcher tout courant de grille et aussi pour rétrécir le canal. Plus la tension de grille est négative, plus le canal est étroit.

Si nous appliquons sur la grille (gate en anglais) une tension fortement négative par rapport à la source, le transistor sera bloqué. Si nous rendons de moins en moins négative cette tension, le transistor commencera à conduire entre Drain et Source. La commande d'un FET s'effectue donc en tension 

6.2.1.   Tension de blocage grille-source 

Lorsque la tension grille est suffisamment négative, le canal conducteur disparaît. Cela bloque le courant drain. La tension de grille qui bloque le courant drain est appelée VGS blocage ou VGS off

Exemple : VGS blocage = - 3.5 V pour le FET 2N5951

6.2.2.   Courant grille de fuite 

La jonction grille-source étant une diode au silicium polarisée en inverse, seul un petit courant inverse la traverse. Idéalement le courant grille est nul. Donc tous les électrons libres provenant de la source vont au drain. Autrement dit, le courant drain égale le courant source.

Le courant le plus significatif d'un FET est le courant source-drain noté ID et habituellement appelé le courant drain. 

6.2.3.   Caractéristiques de drain 

  

Elle ressemble à la caractéristique d'un transistor bipolaire sauf qu'en abscisse nous avons la tension VDS et en ordonnée le Courant ID. La vraie différence ne se situe dans le type de commande. Sur le transistor bipolaire nous commandions le courant IC par le courant IB. Ici nous commandons ID par la tension VGS (tension entre Grille et Source). La tension VDS pour laquelle le courant se stabilise est appelée tension de pincement (VP

Ceci est fondamental, un FET se commande en tension. Remarquez que le transistor conduit pour des tensions négatives de VGS. Plus la différence entre grille et source diminue, plus le transistor débite.

Quelques remarques sur cette caractéristique : 

1 - La tension VGS doit passer (sur cet exemple de 0 à -3V) pour faire débiter le transistor de son courant maximal à presque rien. Il faut donc une assez grande excursion du signal d'entrée pour procurer une grande variation de ID

2 - Le FET se commande donc en tension, l'impédance d'entrée est très élevée, aucun courant (ou presque) n'est consommé sur l'étage précédent (normal Zi est très grand). 

3 - Cette caractéristique de Drain ressemble beaucoup à la caractéristique de collecteur du transistor bipolaire. On y trouve une zone de saturation, une zone active et une zone de blocage. 

4 - Dès que l'on a quitté la zone de saturation, la région active est très plate et le transistor est utilisable sur une grande plage de VDS. Au-delà d'une certaine valeur de VDS, la jonction entre dans la zone de claquage et le courant augmente rapidement.

6.2.4.   Grande résistance d'entrée 

L'une des grandes différences entre un FET et un transistor bipolaire est son impédance d'entrée aux basses fréquences. Comme la grille ne tire aucun courant, la résistance d'entrée d'un FET s'élève à plusieurs dizaines ou plusieurs centaines de mégohms. 

6.3. Les caractéristiques tension-courant du FET :

VGS : tension entre grille et source. C'est la tension de polarisation du FET qui va commander le courant qui va s'écouler du drain vers la source. Ce courant est appelé Id 

VDS : tension entre drain et source, identique au concept VCE 

VGS (blocage) ou VGS off : tension pour laquelle le transistor est bloqué et ne débite plus 

ID : courant qui circule entre Drain et source 

IDSS : courant de drain quand la grille est court ciruitée, c-à-d VGS = 0. Ce courant représente le courant maximum que peut débiter le transistor. 

Caractéristique de transconductance :

La caractéristique de transconductance permet de calculer le courant de drain ID pour toute tension grille-source VGS

  

 Il y a une petite formule qui synthétise le tout : 

VGS

ID = IDSS ( 1 - --------------------- ) 2

    VGS blocage 

6.4. Les différentes polarisations d’un transistor FET:

Comme vous vous en doutez, il y a plusieurs techniques pour polariser un transistor FET. Pour polariser convenablement ce type de transistor, nous devrons tenir compte de ses qualités et de ses défauts. 

Un des défauts majeurs du FET est que son courant IDSS varie d'un modèle à un autre dans de grandes proportions, le constructeur étant incapable d'assurer une fourchette stable de caractéristiques sur une même série. Il faudra donc concevoir une polarisation qui élimine ce critère. 

La polarisation automatique :

Voici le schéma. On a placé une résistance de charge dans le drain, une résistance de source RS et une résistance RG qui a pour tâche de mettre la grille à la masse. Comme un courant négligeable circule dans cette résistance la chute de tension est pratiquement nulle et la grille est bien au potentiel de masse. 

Comment la polarisation s'effectue t'elle alors ? Nous savons que ID dépend de VGS, donc c'est la tension présente à la source du transistor qui va le polariser (VGS = VG -VS). 

  

Supposons que pour une raison ou une autre Id augmente, cela va provoquer une augmentation de la chute de tension aux bornes de RS (VRS= ID x RS). Cette tension sera positive, conséquemment la tension VGS va devenir plus négative puisque VGS = VG - VS. Ceci aura pour effet de diminuer Id, le but recherché est atteint. 

Droite de polarisation : 

La grille est au potentiel de masse, donc VG =0.

La source est au potentiel Vs= ID x RS

La tension VGS = VG – VS 

VGS = 0 - ID x RS

VGS = - ID RS 

Si VGS = 0 alors ID = 0

Si VGS = -1 alors ID = 1/ RS

Si VGS = -2 alors Id = 2/ RS

Etc.

On démontre que la droite de polarisation a pour pente -1/ RS.

Voilà comment sera polarisé notre transistor à effet de champ. Le point de repos R sera positionné comme suit : 

ID = 4 mA

Pour VGS = -1,5 V 

  

Autre forme de polarisation, la polarisation par pont diviseur et résistance de source :

Comme pour le transistor bipolaire, nous allons utiliser cette polarisation qui a toutes les qualités (ou presque !)

Toutefois la stabilisation du point de repos par ce procédé sera quand même moins efficace que sur un transistor bipolaire 

Déterminons la valeur de la tension de grille par rapport à la masse. 

     R2

VG = -------------- x Vcc

R1 + R2  

Déterminons la tension présente à la source Vs

VS = VG – VGS 

Déterminons le courant drain ID

VG – VGS

ID = -----------------

     RS 

La tension sur le drain sera égale à

VD = VCC – RD x ID

  

Et une application :

  

Soit le montage suivant, on se propose de déterminer les courants et tensions sachant que VGS = -1V. Nous cherchons à déterminer Id, calculons pour commencer la tension présente sur la grille VG.  

Nous avons un pont de 2 résistances identiques, la tension sera égale à VCC / 2 soit 6 V.

Nous savons (c'est l'exposé) que VGS = -1V, donc nous pouvons calculer ID 

VG – VGS                     6 - (-1)

ID= ------------------ =  --------------------- = 1,25 mA

     RS                            5600 

Calculons la chute de tension aux bornes de RD:

VRD = RD x ID = 1000 x 0,00125 = 1,25 V

La tension VDS s'établit à VDS = VCC - RDID - RSID = 3,75 V 

6.5. Et le FET en amplification ?

(Source commune)

Le transistor est fait pour amplifier des signaux et le FET ne déroge pas. Nous allons faire une étude simplifiée sur le montage source commune qui est au FET ce que l'émetteur commun est au bipolaire.

Nous avions pu établir quelques formules approximatives et simples pour le bipolaire car nous pouvions évaluer la valeur approximative de la résistance en alternatif de la jonction base-émetteur. Pour un FET, nous utiliserons une autre valeur déterminée par le constructeur et appelée Transconductance. 

La transconductance notée gindique la capacité qu'à la grille de commander le courant drain en dynamique. Elle s'exprime en Siemens (pratiquement en µS ou µW-1) et est donnée pour chaque type de transistor à effet de champ. gm représente les variations de ID par rapport à VGS

Plus gm est grand plus la commande de grille aura d'influence sur ID. gm est donnée pour un courant déterminé. D'autre par, gm croit avec ID 

Le gain en tension A d'un amplificateur à FET est donné par :

A = - gm RD

Notez que les transistors FET se caractérisent par une très grande impédance d'entrée (plusieurs Mégohms) 

Et si nous reprenons notre exemple précèdent sachant de gm = 3000 µS, nous pourrons calculer facilement notre amplification à vide, c-à-d sans charge. 

A = - gm RD

A = -3000 10-6 x 1000 = 3

(Ce n'est pas un gros amplificateur!) 

  

  

         Ce qu’il faut retenir est que la commande s'effectue en tension et non pas en courant comme pour le transistor bipolaire.   

Chapitre 6 : Les MOSFETS 

La structure “métal – isolant - semi-conducteur” est l'une des plus importantes puisqu'elle a conduit en particulier aux transistors dits MOSFETS (pour metal oxide semiconductor field effect transistor). En première approximation le MOSFET est voisin du FET à jonction puisqu'il s'agit ici encore d'un canal dont la conductance est pilotée par une grille, mais la différence essentielle vient du fait que l'électrode de commande est isolée du canal par un diélectrique et que la commande sera donc de type capacitif. 

1. MOSFET à appauvrissement
2. MOSFET à enrichissement


1.      MOSFET à appauvrissement ou à déplétion (D-MOSFET)

 

La figure ci-dessus illustre parfaitement le principe d'un transistor MOS à canal N. La source et le drain sont de type N et la grille est isolée du semi-conducteur par une couche de bioxyde de silicium (SiO2) ou de Si3N4 ou d'un empilement des deux. 

Ce type de transistor est un MOSFET à appauvrissement (déplétion). Son abréviation est “D-MOSFET” 

Principe de fonctionnement : le transistor D-MOSFET peut fonctionner sous deux régimes :

-         Régime d’appauvrissement

-         Régime d’enrichissement

Comme la grille est isolée du canal, on peut y appliquer une tension positive ou négative. Il fonctionne en régime d’appauvrissement lorsqu’une tension négative est appliquée sur la grille et en régime d’enrichissement lorsque c’est une tension positive qui y est appliquée. Les D-MOSFETS sont, en général, utilisés en régime d’appauvrissement. 

Ø      Régime d’appauvrissement

 

La grille est comme une des plaques d’un condensateur et le canal est l’autre plaque. La couche isolante au bioxyde de silicium est le matériau diélectrique.

Avec une tension de grille négative, les charges négatives de grille repoussent les électrons de conduction du canal laissant les ions positifs à leur place.

Le canal N est appauvri de quelques électrons diminuant ainsi la conductibilité du canal. Plus la tension est négative sur la grille, plus on intensifie l’appauvrissement du canal. 

À VGS off, le canal est totalement appauvri et le courant drain devient nul. 

Ø      Régime d’enrichissement

  

Avec une tension de grille positive, plus d’électrons sont attirés vers le canal, ce qui augmente (enrichit) la conductibilité du canal. 

Symbole

 

2.      MOSFET à enrichissement (E-MOSFET) (E = Enhancement en anglais)

Il fonctionne seulement en régime d’enrichissement et ne possède pas de régime d’appauvrissement. Sa conception est différente du D-MOSFET. En effet il ne possède pas de canal structural.

   

Pour un canal N, une tension de grille positive au-dessus de la valeur de seuil, induit un canal en créant une mince couche de charges négatives dans la région du substrat contiguë à la couche de SiO2.

  

 La conductibilité du canal est enrichie en augmentant la tension entre grille et source. Le canal se comporte comme une simple résistance (on exploitera ce mode de fonctionnement très fréquemment dans les dispositifs logiques aussi bien qu'analogiques).

Si VDD croit, alors on obtient un effet de pincement analogue à celui constaté dans le JFET. 

Symbole

  

Les pointillés indiquent qu’il n’y a pas de canal physique et donc qu’il n’y a aucune circulation de courant entre drain et source tant qu’il n’y a pas de tension positive sur la grille. 

Remarque 

Les MOS à enrichissement sont les plus faciles à fabriquer (il n'y a qu'à diffuser la source et le drain). Cependant ces transistors présentent un inconvénient majeur par rapport aux J-FET, c'est leur sensibilité aux charges statiques liée à leur très grande impédance d'entrée (>1000MΩ). En effet, si VGS est trop important, en raison de la très faible épaisseur du diélectrique (< 0.1 mm), ils claquent.  

 

Caractéristiques des différents types de transistors MOS


Chapitre 7 : Les thyristors

 

1. Le redresseur commandé au silicium (SCR)
2. Le TRIAC
3. Le DIAC

1.      Le redresseur commandé au silicium (SCR) 

L’abrégé “SCR” -en Anglo-saxon Silicon Controlled Rectifier-, redresseur commandé au silicium, est un commutateur de puissance rapide. Il peut fonctionner sous plusieurs centaines de volts et conduire des courants pouvant dépasser cent Ampères. Il remplace le relais et le commutateur mécanique et offre une fiabilité bien supérieure à ces composants maintenant démodés. Le domaine des SCR recouvre la commande en alternatif des éclairages, des appareils de chauffage, des moteurs électriques, etc.

L'utilisation de ces dispositifs s'est généralisée ; il est important d'en comprendre le fonctionnement.

Le SCR consiste en un sandwich de quatre couches de silicium. Le symbole représentatif est celui d'une diode, avec une électrode de commande “GRILLE” ou “G Â C H E T T E”.

Son circuit équivalent est le suivant :

Le thyristor peut être bloqué ou passant (résistance faible) suivant la tension appliquée à la gâchette, sous forme d'une impulsion de faible puissance et de courte durée. 

Le fonctionnement peut s'analyser suivant trois configurations différentes : 

a) Polarisation inverse : anode négative par rapport à la cathode. Seul un faible courant de fuite passe, les jonctions sont polarisées en inverse. 

b) Polarisation directe : anode positive par rapport à la cathode sans signal de gâchette. Le SCR est dit “bloqué” en direct, il agit comme une résistance très élevée. 

a)      Polarisation directe avec un signal sur la gâchette : le SCR débloque la jonction en quelques microsecondes et un courant très important, seulement limité par la résistance externe du circuit, circule dans le SCR. La tension anode cathode reste de l’ordre de 0,5 à 0,7 volt.

Le SCR reste dans cet état conducteur même après la disparition du signal de commande sur la gâchette. On ne peut le couper qu’en réduisant le courant qu’il débite en dessous d’une valeur appelée courant de maintien.

Quand la conduction s’opérera nous appellerons cette phase “l’amorçage”. Le SCR présente plusieurs conditions d’amorçage et de désamorçage. 

Circuits d’amorçage en courant continu 

Normalement, l’amorçage du thyristor a lieu si un courant approprié circule dans la gâchette. Ce courant peut être injecté par l’un ou l’autre des procédés de la figure suivante.

Le circuit A est le plus simple. On place entre l’alimentation et la gâchette, une résistance dont la valeur fixe le courant IG à une intensité adéquate. L’interrupteur amorce le SCR. 

Le circuit B utilise un diviseur de tension qui applique à la gâchette une fraction de la tension principale. La valeur de ce potentiel doit être suffisante pour polariser la gâchette du SCR. On la fixe aux environs de 0.6 à 0.8 volt. 

Enfin le SCR du circuit C n’utilise pas d’interrupteur car il reçoit ses impulsions de déclenchement d’un autre circuit constitué de transistors bipolaires. Les résistances R1 et R2 forment encore ici un diviseur de tension qui ajuste la tension de gâchette à la bonne valeur. 

Désamorçage d’un SCR 

Même s’il se compare à un relais électromagnétique, le SCR se distingue d’une façon marquante sur un point : le courant de commande qui l’a amorcé via la gâchette, ne peut le remettre à son état bloqué. En effet, si l’impulsion de courant IG disparaît, après amorçage, le SCR continue de conduire. Pourtant il faudra bien le désamorcer quand viendra le besoin. Aussi faut-il prévoir un circuit extérieur apte à accomplir cette fonction importante. 

Les méthodes de désamorçage sont multiples. En voici quelques-unes (voir figure suivante): 


Test de fonctionnement 

On trouve une source d’alimentation continue qui peut être une batterie, un interrupteur S1 qui ouvre ou ferme ce circuit. Le SCR est monté en série avec une charge constituée par une ampoule. 

Le SCR est polarisé en direct, l’anode au pôle positif et la cathode au pôle négatif de l’alimentation. La gâchette quant à elle est reliée par l’intermédiaire d’une résistance R et d’un interrupteur S2 au plus de l’alimentation.

Fermons S1, il ne se produit rien, la lampe n’allume pas et l’on retrouve la tension d’alimentation aux bornes du SCR. Laissons S1 fermé et fermons maintenant S2. La lampe s’allume (VAK est d’environ 1 volt). Si nous ouvrons S2, la lampe reste allumée. Pour l’éteindre, nous n’avons pas d’autre solution que d’ouvrir S1, c'est-à-dire couper l’alimentation. 

Interprétation : 

          - Fermer le circuit d’alimentation ne provoque pas la conduction du SCR, là le comportement diffère notablement d’une diode.

          - Pour provoquer la conduction, nous devons envoyer une impulsion de courant dans la gâchette du SCR, la tension doit être positive par rapport à la cathode. Nous avons amorcé notre SCR.

          - Si nous inversons les polarités de l’alimentation, le SCR ne s’amorce plus, il a donc un comportement polarisé. 

          - Pour bloquer le SCR, il faut ramener la ddp anode cathode à une valeur nulle ou presque. 

                                                                                                    Conditions d’amorçage                            Les conditions de blocage 

-  Tension anode-cathode positive et supérieure au seuil mini (voir notice du constructeur)

-         Courant de gâchette IG supérieur à la valeur minimale requise (dépendante du thyristor)

-         Un fois le thyristor amorcé, maintien d’un courant anode-cathode IAK supérieur à un courant dit “d’accrochage” IL. (dépendant du thyristor)

Quand le courant anode-cathode IAK est inférieur au courant minimum de maintien pendant un temps supérieur au temps de désamorçage.

Nous venons de voir le fonctionnement avec des tensions continues mais le SCR offre des comportements en alternatif très intéressants également car on peut le déclencher ou on le désire sur un cycle. Il se désamorce naturellement à chaque changement d'alternance puisque la tension passe par 0.

 

Comme on peut le voir sur le dessin ci-dessus, le SCR est déclenché à un moment bien précis sur l'alternance (partie verte). On peut donc faire varier la puissance moyenne d'un dispositif par le biais d'un SCR. 

Pour pouvoir travailler sur les deux alternances du cycle, il est nécessaire d’utiliser un pont redresseur de fort calibre pour une commande de puissance. 

Utilisation :

C'est essentiellement un composant d'électrotechnique utilisé pour le redressement commandé. En électronique, on l’utilisera dans les circuits de protection contre les surtensions de l’alimentation. En électronique industrielle, on le retrouve dans les commandes des moteurs électriques, des charges de haute puissance et de tous les dispositifs nécessitant d’être commandés pour laisser transiter de la puissance. 

Application

Protection d’un circuit électronique : le principe consiste en une sécurité qui permette de supprimer la tension de sortie si celle-ci excède une valeur qui peut être destructive pour le matériel alimenté. Voici comment :

 

L’alimentation délivre une tension V de 12 volts. On disposons entre le plus et le moins une résistance et une diode zener de la valeur de la tension maximum supportable par le matériel alimenté soit 15 volts dans le cas de notre exemple. 

En fonctionnement normal, la diode zener est utilisée sous son seuil et la gâchette du SCR n'est pas alimentée. Si, pour une raison ou une autre, la tension de sortie de l'alimentation excède la valeur fixée par la zener, celle ci entre en zone d'avalanche et conduit. On retrouve à ses bornes la tension de zener, ce qui a pour effet d'alimenter la gâchette du SCR. Celui-ci en conduisant, provoque un court-circuit entre (+) et (-) ce qui fait fondre le fusible et protège le matériel alimenté. 

Vérification d'un SCR : 

 

À l'aide d'un multimètre, on peut vérifier un SCR en procédant comme suit : 

1. Sélection de l'échelle : choisir sur le multimètre l'échelle qui permet de vérifier les jonctions à semi-conducteur (diode). 

2. Test de la jonction gâchette/cathode : placez la sonde rouge sur la gâchette et la noire sur la cathode. Vous devriez obtenir l'équivalent d'une jonction en conduction (0,6 Volt). Intervertissez les deux sondes et l'affichage indiquera “infini ou OverLoad”. 

3. Test de non-conduction entre anode et cathode : placez la sonde rouge sur l'anode et la noire sur la cathode sans toucher la gâchette. Le SCR ne doit pas conduire (infini ou OverLoad). Intervertissez les deux sondes, le SCR ne doit toujours pas conduire (infini ou OverLoad). 

4. Test d'amorçage du SCR par la gâchette : placez la sonde rouge sur l'anode et la noire sur la cathode. Si vous ne touchez pas la gâchette, le SCR ne doit pas conduire. Maintenant, placez un court-circuit entre l'anode et la gâchette pour amorcer le SCR, il doit conduire (affichage = 0,57 Volt). Si vous enlevez le court-circuit entre l'anode et la gâchette, le SCR doit continuer de conduire. 

Autres moyens d’amorçage 

En élevant la tension entre anode et cathode jusqu’à ce que le phénomène d’avalanche se produise pour l’un ou l’autre des transistors, on déclenche la réaction en chaîne qui rend le SCR conducteur. On déconseille toutefois d’utiliser cette méthode car bien souvent, le fabricant ne garantit pas de manière précise la valeur de tension d’avalanche. 

À chaque fois que la température s’élève de 14oC environ, le courant de fuite d’un transistor au silicium double. Il est plausible que l’intensité de ce courant devienne suffisante pour amorcer le thyristor. Ce procédé d’amorçage, plutôt incertain, n’est évidemment pas très recommandable.

 

Dans une photodiode, une fenêtre transparente permet à la lumière d’atteindre la jonction où elle vient moduler l’intensité du courant de fuite en inverse. Un tel procédé peut être employé sans inconvénient pour amorcer un thyristor. Une certaine catégorie de thyristors, spécialisés à cet effet, peuvent être amorcés par la lumière, ce sont les LASCR ou “Light Actived Silicon Controlled Rectifier”. 

 

2.      Le TRIAC 

 

MT (1 et 2) est l'acronyme de Main Terminal 

Le triac est la version bidirectionnelle du SCR, élément unidirectionnel. Son nom est la contraction de “Triode for Alternative Current”, c’est-à-dire élément à trois électrodes à semi-conducteur, pour l’alternatif. 

Le triac présente, comme le SCR, soit une très grande résistance, soit une très faible résistance lorsqu’il a été amorcé et permet le passage du courant dans les deux sens. 

Extérieurement, le triac a le même aspect qu’un SCR, mais intérieurement, c’est un véritable circuit intégré, puisqu’une seule pastille permet d’assurer la fonction de deux SCR.

 

Le triac devant conduire dans les deux polarités, on ne peut parler d’anode et de cathode comme c’était le cas pour le SCR. Ses deux électrodes reçoivent dorénavant les désignations MT1 et MT2. L’électrode de commande demeure encore la gâchette. 

Courbe caractéristique

La caractéristique du triac, illustrée à la figure précédente est obtenue par la réunion des caractéristiques directes de chaque SCR. Si MT2 reçoit une tension positive par rapport à MT1, qu’on relie à la masse, le triac fonctionne dans le premier quadrant du graphique ; la tension VT et le courant IT sont positifs. 

Dans le cas inverse, où MT1 est porté à un potentiel négatif par rapport à MT2 qui est relié à la masse, on travaille dans le troisième quadrant ; la tension VT et le courant IT sont maintenant négatifs. 

Selon les polarités de la tensions aux bornes du triac, l’impulsion de déclenchement à la gâchette amorcera le SCR approprié, l’autre demeurant bloqué. 

Comme pour le SCR, on peut atteindre la valeur de déclenchement sans signal de gâchette en appliquant la tension de retournement VBR. Celle-ci n’a  pas forcément la même valeur dans les deux sens. Par ailleurs, le dispositif peut basculer à l’état passant quel que soit le sens de l’impulsion de gâchette (positive ou négative) et ce indépendamment du sens de la tension entre MT1 et MT2 (voir figure suivante). Cette caractéristique rend le triac fort versatile. 

Les besoins en tension et en courant de la gâchette sont quelque peu différents dépendamment du mode d’opération utilisé. Si l’opération se situe dans le quadrant I, c’est-à-dire que la gâchette reçoit une impulsion positive par rapport à MT1, et que MT2 est positive par rapport à MT1 (mode d’opération comparable à celui du SCR), la gâchette est à ce moment la plus sensible. Dans ce mode la gâchette nécessite le minimum de courant  pour commuter correctement le triac en conduction. Les trois autres modes nécessitent de plus fortes impulsions de commande en particulier dans le quadrant IV. Il en résulte qu’il faudra parfois recourir à des circuits de déclenchement spéciaux pour s’assurer une commande symétrique du triac. 

Commande de puissance par angle d’amorçage alternatif 

 

La commande de puissance qui fait usage d’un SCR nécessite un pont redresseur de fort calibre pour pouvoir travailler sur les deux alternances d’un cycle. Grâce à sa caractéristique bidirectionnelle, le triac permet d’éliminer ce pont redresseur. Par l’entremise de la gâchette unique, il règle la conduction pour les demi-cycles positifs et négatifs comme le montre la figure précédente. 

Tout ce que le circuit de commande doit avoir de plus par rapport au montage à simple SCR est un dispositif qui génère des impulsions de déclenchement durant les alternances négatives et positives. 

3.      Le DIAC (DIode for Alternative Current)


Comme son symbole le laisse voir, il s'agit de deux diodes montées tête- bêche. Les diodes ne sont pas de simples diodes, elles se comportent comme des diodes zeners (relisez le chapitre consacré aux diodes). Le DIAC a été conçu spécifiquement pour déclencher les “TRIACS” et les “SCR”. Voyons sa caractéristique.


Le diac est une diode symétrique dont la caractéristique présente une résistance négative dans les deux sens de conduction. Pour déclencher la conduction, il suffit d’excéder, dans un sens ou dans l’autre, la tension de retournement située entre 20 et 40 volts. De faible puissance, le diac est généralement employé comme amorce pour déclencher un dispositif plus puissant comme le triac. 

Amorçage d’un thyristor par un autre thyristor 

  

Fonctionnement :

La figure # 234 illustre le principe d’un circuit qui emploie un thyristor pour amorcer un autre thyristor. Ce montage est bilatéral car il amorce durant les alternances positives et négatives de la tension d’alimentation. Durant l’alternance positive, C1 se fait charger via R1. Le triac, alors bloqué, ne provoque aucun courant dans la charge RL.

Celle-ci ne fait que passer le faible courant de charge nécessaire au réseau RC, courant beaucoup trop minime pour être en mesure de la mettre en fonctionnement. Lorsque la charge de C1 atteint et dépasse légèrement la tension de retournement du diac, celui-ci passe de l’état ouvert à l’état conducteur. La charge de C1 se trouve alors appliquée à la gâchette du triac, lequel devient à son tour conducteur. Le même processus se déroule en sens inverse durant une alternance négative. 

      Le réseau RC a pour effet de retarder la montée de tension sur le diac ce qui permet, en jouant sur la valeur de R1, de varier l’angle de conduction du triac.

Chapitre 8 : Les oscillateurs

 

Partout où vous regarder dans le domaine de l'électronique, vous trouverez des oscillateurs. Il y en a dans votre montre, votre téléviseur, vos radios, votre voiture, votre ordinateur. Ils font tous appel au même principe et bien que conçus pour des applications très différentes, répondent aux mêmes critères. 

À partir de seulement une alimentation DC à l’entrée du circuit, on obtient une onde alternative répétitive à la sortie. Un oscillateur est donc un circuit qui convertit l’énergie électrique DC en énergie électrique CA. 

Classification

Il existe une grande variété d'oscillateurs comme le montre le tableau ci-dessous. 

 

 

 

La réaction positive ou rétroaction

Un oscillateur est composé d'un amplificateur duquel on prélève une partie du signal de sortie que l'on réinjecte vers l'entrée. 

Nous avons déjà fait cela mais dans le but de stabiliser l'amplificateur, d'augmenter sa bande passante et surtout de ne pas le transformer en oscillateur. 

Dans le cas de l’oscillateur, le signal prélevé de la sortie sera réinjecté en phase. C’est ce qu’on appelle la réaction positive.

La réaction positive consiste à prélever une fraction du signal amplifié et de la retourner dans le circuit d’entrée avec un déphasage de 0 degré.

 

Le report d’énergie est effectué par un circuit RC, LC ou un cristal (quartz). Si le sens des connections est convenable, le courant de base tend à renforcer le courant de collecteur qui lui a donné naissance et le système tombe en régime d’auto entretien. Ce phénomène est appelé oscillation.

 

Si nous appelons A le gain et l'amplificateur et ß le gain du système de réaction, le critère de BARKHAUSEN définit la condition pour que le système entre en oscillation.

 

Considérons séparément chacun des deux éléments constitutifs d’un oscillateur

 

Nous supposerons que l’amplificateur fonctionne en régime linéaire : à tout signal sinusoïdal appliqué à son entrée, correspond un autre signal, lui aussi sinusoïdal, recueilli sur sa sortie. Si V1 et V2 sont les amplitudes respectives de ces tensions, on appelle gain de l’amplificateur, le rapport :

 

V2

A = ----------

V1

 

Généralement, l’amplificateur introduit non seulement un gain, mais aussi un déphasage entre les deux sinusoïdes, que nous noterons f1.

 

Ces mêmes notions s’appliquent au réseau de rétroaction, bien que ce réseau soit passif. Quelle soit la structure de ce réseau, on peut définir son gain, rapport des amplitudes V4 et V3.

 

V4

ß = ----------

V3

 

Généralement, le réseau de rétroaction atténue le signal qu’on lui applique, de sorte que b est inférieur à l’unité. Pour sa part, ce réseau introduit un déphasage que nous noterons f2.

 

Relions maintenant les deux éléments en série (voir figure ci-dessus). La sortie de l’amplificateur attaquant l’entrée du réseau passif, nous aurons à la fois

 

V4 = A x ß x V1

f = f1 + f2

 

(A x ß) est appelé gain en boucle ouverte

f est le déphasage total

 

Si V4 est supérieur à V1 et que le déphasage total est soit nul soit égal à un multiple de 360o, on obtient l’auto entretien des oscillations en refermons le montage sur lui-même.

 

A x β ≥ 1

f1 + f2 = 0o ± 360o x K 

 

 

En boucle fermé, le produit β x VOUT s’additionne à VIN, de sorte que :

 

VOUT = A VIN + A ß VOUT  => VOUT – A ß VOUT = A VIN => VOUT (1 – A β) = A x VIN

 

D’où :

 

  VOUT             A

------ = -----------------

  VIN           1 – A β

 

Pour différentier ce gain du gain en boucle ouverte, on le notera AC (c est mis pour close).

 

VOUT               A

ACL = ------ = -----------------

VIN             1 – A β

 

Une fois amorcée, l'oscillation se maintient pour A x β = 1

 

Si A x β <1 l'oscillation cesse.

 

Si A x β > 1, l’amplitude des oscillations augmente jusqu’à la saturation de l’amplificateur. Le signal de sortie ressemblera plus à un signal carré qu’à une sinusoïde.

 

Dans le cas d’un amplificateur émetteur commun, c’est la contre réaction introduite par la résistance d’émetteur RE qui joue le rôle de limiteur de sorte que l’amplificateur ne sature jamais. 

Le réseau de rétroaction ou de réaction positive devra prendre en compte le montage utilisé, déphaser ou pas le signal et appliquer le taux qui convient à l'entrée. 

Comment réinjecter la sortie vers l'entrée ? 

Il existe plusieurs méthodes, celles-ci sont d'ailleurs constitutives et descriptives du montage. Tel que les classiques : Colpitts, Pierce, Hartley (du nom des inventeurs), voyons quels sont les procédés de couplages les plus fréquemment utilisés. 

En fonction du type de montage utilisé, (souvenez-vous, il y a trois montages fondamentaux pour le transistor) nous appliquerons ou pas un déphasage au signal prélevé. 

Émetteur commun : déphase de 180°

Collecteur commun : ne déphasage pas

Base commune : ne déphasage pas 

Le réseau RC ou oscillateur à déphasage :

  

Voir le schéma ci-dessus, plusieurs commentaires d'abord :  

-         l'amplificateur est un amplificateur émetteur commun, c-à-d que le signal de sortie est déphasé de 180° par rapport à l'entrée.

-         Cet amplificateur est polarisé en classe A de manière à offrir un signal le plus pur possible. Nous verrons dans cette section que ce n'est pas une exigence systématique.

-         Le réseau de déphasage et d'injection comporte 3 cellules RC identiques, d'une part pour déphaser le signal de 180° (60° par cellule) et d'autre part pour atténuer le signal à injecter vers l'entrée car nous n'avons pas besoin d'injecter un signal énorme si nous tenons à conserver en sortie un signal sans distorsion. Ce type d'oscillateur est sélectif, la fréquence d'oscillation est dictée par les valeurs du réseau RC. 

Comment s'amorce l'oscillation ?

C'est en général le problème de tout oscillateur, le démarrage. L’oscillateur démarre-t-il tout seul dès la mise sous tension ? Oui. En effet, pour que les oscillations prennent naissance dans le circuit, il faut que son état de repos soit perturbé. Or, le simple fait de fermer l’interrupteur qui alimente l’oscillateur provoque une “secousse” électrique capable de déclencher l’état oscillatoire. Il y a aussi les dérives thermiques, les tensions de bruit, qui pourraient jouer le même rôle. En effet à la mise sous tension, le courant circule dans les composants de l'amplificateur, du bruit (électrique) est généré, il est amplifié, le bruit a pour caractéristique d'être large bande. La composante qui a la bonne phase est ramenée vers l'entrée et le processus s'enclenche. 

Le réseau LC : 

Identique dans le principe (rétroaction du signal de sortie vers l'entrée), il est composé d'une self et d'un condensateur. L'un ou les deux éléments peuvent être variables, dans ce cas on pourra faire évoluer la fréquence d'oscillation. 

La fréquence d'oscillation sera déterminée majoritairement par la valeur de L et de C et accessoirement par les capacités parasites du montages (elle existent toujours).

On évaluera  approximativement la fréquence d'oscillation par la classique formule de Thomson tirée du non moins célèbre :

LCω2 = 1

 

Voyons l'allure d'un oscillateur à réseau LC :

 osc2.gif (2323 octets)

Voyons ce qui s'y produit. Imaginons que l'oscillateur oscille. Nous retrouvons nos oscillations sur le collecteur, vous remarquerez qu'on a placé une self L2 en série. Cette inductance qui présente un réactance élevée empêche l'énergie HF de se propager dans l'alimentation ce qui serait dommageable. Le collecteur charge un circuit accordé composé de L1 en // C1 C2. Une partie de la tension alternative se développe aux bornes de C2 et est envoyée à la base du transistor. Le système est bouclé, l'oscillation se produit.

Si nous rendons un des éléments du circuit oscillant variable, self ou capacité, notre oscillateur pourra osciller sur plusieurs fréquences. 

Les différents types d'oscillateurs LC :

Nous allons voir dans cette section les quelques grands types d'oscillateurs et leurs particularités. En fait il n'y a pas de grandes différences, les principes généraux sont les mêmes pour tous. 

1.      L'oscillateur Colpitts émetteur commun

 

 osc2.gif (2323 octets) 

C'est celui que nous venons de voir. Si nous réduisons le schéma à son équivalent en alternatif ceci nous donne ce schéma qui est plus facile à comprendre.

 osc3.gif (1616 octets)

Nous retrouvons ce que nous avions déjà vu en introduction à l'oscillateur. Le collecteur charge un circuit accordé parallèle, un fraction de la tension  que l'on récupère aux bornes de C2 est injectée dans la base ce qui maintient l'oscillation. Pour l'approximation de la fréquence d'oscillation, il faut prendre en compte comme capacité la résultante de C1//C2, car il faut également tenir compte et des capacités parasites du montage et des capacités propres du transistor. Le Colpitts a été l'un des premiers montage utilisé par les radioamateurs et a donné naissance à quelques variantes toujours sur le même thème. 

2.      L'oscillateur Colpitts base commune

Vous retrouverez souvent le montage Colpitts en montage oscillateur base commune, son principal avantage est d'annuler l'effet de la capacité collecteur base du transistor. La tension de réinjection est envoyée sur l'émetteur ce qui provoque bien des variations de polarisation de la jonction base-émetteur et conséquemment une variation de courant Ic. 

 osc4.gif (2312 octets) 

Le montage base commune (la base est à la masse du point de vue alternatif par le biais du condensateur C3) permet à l'oscillateur de fonctionner sur des fréquences plus élevées que son homologue émetteur commun. Dans ce montage la tension de réaction est reprise aux bornes du condensateur C2. On reconnaît un oscillateur Colpitts à son pont diviseur capacitif. 

3.      L'oscillateur Clapp 

Le Clapp est un dérivé et une amélioration du Colpitts. Dans le Colpitts les capacités parasites du montage (et elles sont nombreuses, pensez à tous ces fils parcourus par du courant et séparés par un diélectrique) et les capacités intrinsèques du transistor influent fortement sur la fréquence d'oscillation. Dans le Clapp, il a été rajouté une capacité en série dans le circuit d'accord et c'est cette capacité qui est déterminante avec la self pour déterminer la fréquence d'oscillation. 

Schéma : 

 osc5.gif (2393 octets) 

Par rapport au Colpitts, on note la présence d'une capacité C3 en série avec la bobine L1. Pour déterminer ou évaluer la fréquence d'oscillation, on appliquera la classique formule de Thomson en utilisant la valeur de C3 pour C dans la formule. Le Clapp est plus stable que le Colpitts

On reconnaît un oscillateur Clapp car il s'agit d'un Colpitts avec un condensateur en série dans le circuit d'accord. 

4.      L'oscillateur Hartley 

Dans cet oscillateur, nous trouvons deux inductances en série en lieu et place du pont diviseur capacitif. Les deux selfs représentées sur le schéma n'ont sont en fait qu'une seule sur laquelle on réalise une prise. Le Hartley a été l'un des premiers oscillateurs utilisé en radio. 

 osc6.gif (2411 octets) 

Vous êtes habitué maintenant au principe qui vous est devenu familier. Le collecteur charge un circuit accordé c-à-d résonnant sur une fréquence f dictée par la valeur de L1+L2 et C. La tension qui de développe aux bornes de L2 est envoyée à la base du transistor ce qui maintient l'oscillation. Comme déjà dit les éléments L1 et L2 ne sont qu'une seule self sur laquelle on vient faire une prise médiane. Il est ainsi possible de régler le taux de réinjection en s'éloignant plus ou moins de la masse.

On reconnaît l'oscillateur Hartley grâce aux deux inductances (ou à la prise intermédiaire) du circuit résonnant. 

Multivibrateur astable à ampli Op UA741 

Un multivibrateur astable est une horloge qui rythme le fonctionnement des circuits numériques. Son principe est basé sur la charge et la décharge du condensateur C. 


Multivibrateur astable à minuterie NE555 

Le 555 est un circuit électronique miniaturisé qui est utilisé comme temporisateur. Il est basé sur la stabilité des circuits “RC” pour lesquels on peut prévoir le temps dont ils ont besoin pour atteindre une tension donnée. Les étapes qui suivent vont vous faire découvrir les fonctions des broches de ce circuit intégré très courant.

L'alimentation positive est assurée par la broche 8 ; la tension négative de la source doit être branchée à la broche 1. Les broches sont numérotées selon le schéma ci-dessous ; il y a au moins un marqueur dessiné sur le circuit intégré, soit un point creusé dans le plastique dans un coin du C.I., soit une encoche au centre du C.I. ; la broche 1 se trouve alors immédiatement à gauche de cette encoche ou de ce point selon le cas. Les autres broches sont numérotées dans le sens anti-horaire. 

a.    Schéma fonctionnel du 555 

La figure #3 représente un schéma fonctionnel d'une minuterie 555, une minuterie intégrée à 8 broches. Le comparateur du haut a une entrée de seuil (broche 6) et une entrée de commande (broche 5). Si l'entrée de commande n'est pas utilisée alors la tension de commande est égale à 2 x (VCC / 3) et lorsque la tension de seuil dépasse la tension de commande, la sortie du comparateur du haut met la bascule au niveau haut. 

Le comparateur du bas a son entrée inverseuse, appelée entrée de basculement, reliée à la broche 2. L'entrée non inverseuse a une tension fixe de VCC / 3. Lorsque la tension d'entrée de basculement est légèrement inférieure à VCC / 3, la sortie de l'amplificateur opérationnel passe au niveau haut et remet la bascule au niveau bas.

Le collecteur du transistor à décharge est relié à la broche 7. Lorsque cette broche est raccordée à un condensateur externe de minutage, la sortie Q de niveau de la bascule sature le transistor et décharge le condensateur. Lorsque Q est au niveau bas, le transistor s'ouvre et le condensateur se charge. Le signal complémentaire de la bascule passe à la broche 3.

Et enfin si la sortie externe de remise à niveau bas (broche 4) est mise à la masse, le dispositif est inhibé (ne peut fonctionner). 


 

b.    Fonctionnement en Oscillateur

  

 

 Les VCO : Voltage Controlled Oscillators ou oscillateurs commandés en tension :

Nous avons vu que l'on pouvait faire varier la fréquence d'un oscillateur en ayant un des éléments du circuit résonnant qui soit variable, que ce soit la self par le biais d'un noyau plongeur soit par la capacité qui peut être un condensateur variable. On peut fabriquer un oscillateur variable qui sera commandé par une tension, c-à-d que la fréquence de sortie sera dépendante de la tension continue appliquée. Ceci sera réalisé en remplaçant le condensateur variable (le CV) par un dispositif à diodes Varicaps. Ces diodes ont la propriété de changer de capacité en fonction de la tension continue qu'on leur applique. L'intérêt d'un tel montage est de remplacer le CV mécanique, rare et cher par un dispositif électronique peu coûteux, de plus le VCO est indispensable dès lors que l'on veut réaliser un système fonctionnant en boucle comme un PLL. (voir plus loin) 

 osc7.gif (2641 octets) 

Voici un schéma tiré de l'excellent site de VK2TIP on y reconnaît un classique oscillateur Hartley (la self et les prises). La fréquence d'oscillation est commandée par un condensateur variable Cv. Modifions ce circuit de manière à lui adapter des diodes varicap

 osc8.gif (2846 octets) 

et voilà, le CV a été remplacé par deux diodes varicap.  Il suffit d'injecter la tension de commande comme suit : 

 osc9.gif (1545 octets) 

Vous trouvez à gauche le schéma de la commande en tension continue de ce montage. Les résistances variables qui entourent le potentiomètre servent à fixer les butées hautes et basses de tension qui fixeront les valeurs limites hautes et basses d'oscillation du VCO. Notez que le montage est sérieusement découplé par des condensateurs de manière à obtenir une tension de commande aussi propre que possible. 

Remarques sur la construction des oscillateurs :

Bien que la technique évolue plus que rapidement, le constructeur amateur et radioamateur a souvent l'occasion de procéder à l'expérimentation d'oscillateurs variables pour la réalisation de VFO (Variable Frequency Oscillateur). Pour obtenir de bons résultats, il faut respecter quelques règles simples :

Caractérisation des oscillateurs :

Les oscillateurs variables comme les fixes d'ailleurs ont des caractéristiques, voici brièvement ce qu'il faut avoir vu au moins une fois. 

Type d'oscillateur

Fréquence ou bande de fréquence

Si l'oscillateur est variable, cette variation pourra s'exprimer en % de la fréquence centrale. Ex un oscillateur conçu pour être un VFO couvre de 5 à 5,5 MHz soit 10%.

Niveau du signal de sortie

C'est une puissance qui pourra être exprimée en mW ou dBm sur 50 Ω

Distorsion d'amplitude

Quand l'amplitude du signal de sortie n'est pas constante sur un cycle, ce phénomène s'appelle distorsion d'amplitude.

Distorsion de phase ou bruit de phase, ou pureté spectrale

 osc10.gif (3253 octets)

Peut-être le plus grave défaut qu'un oscillateur puisse présenter. Il apparaît une variation de la phase du signal sur un cycle ce qui génère du bruit. A votre gauche vous pouvez observer l'allure du spectre d'un oscillateur. L'amplitude s'exprime par rapport à la fréquence et non par rapport au temps comme sur un oscilloscope. On quantifie le bruit de phase en mesurant dans une bande passante de 1 Hz la puissance de l'oscillateur à un écart de x kHz par rapport à la fréquence centrale. La puissance à la fréquence centrale vaut Ps et à x kHz Pssb. Le rapport détermine le bruit de phase et s'exprime en dBC/Hz soit en dB par rapport à la porteuse par hertz à un écart de x kHz 

Stabilité

C'est la capacité qu'à un oscillateur à osciller sur une même fréquence. Ceci s'exprime en ppm (part par million) en fonction du temps. 

Les PLL (Phase lock Loop) ou oscillateurs à verrouillage de phase :

Ce chapitre eut été incomplet si nous n'avions évoqué les PLL. Ils remplacent très tranquillement souvent en moins bien les classiques oscillateurs que nous venons de voir ci-dessus. Vous en trouvez naturellement dans vos émetteurs-récepteurs, dans vos ordinateurs (avant c'était un quartz qui oscillait mais vu les fréquences atteintes maintenant, cette mission est dévolue à un synthétiseur). Voyons comment cela fonctionne. 

Le but à atteindre :

Fournir une tension sinusoïdale, sur une plage de fréquence f1 à fn stable en amplitude et en phase. 

Les limitations des oscillateurs classiques :

Les oscillateurs LC classiques ont une limitation de taille, la stabilité en fonction de la fréquence de travail. La SSB et la CW demandent une excellente stabilité des oscillateurs sous peine de transformer la voix écoutée en canard très rapidement. Au delà d'une quinzaine de MHz la tâche devient difficile. 

Une idée de solution :

Comparer et réajuster la fréquence d'oscillation d'un oscillateur libre par rapport à une référence ultra stable.

 

 osc11.gif (3034 octets) 

Voici ci-dessus le synoptique d'un système à verrouillage de phase autrement appelé synthétiseur. Le principe n'est pas récent mais il a fallu attendre le développement de composants idoines pour passer à l'étape industrielle. 

Comment cela marche t'il ?

Nous trouvons dans le 1er bloc à gauche l'oscillateur de référence. 

C'est un vulgaire oscillateur à quartz (étude au prochain chapitre). Sa particularité est d'être très stable car la fréquence d'oscillation est contrôlée par un cristal de quartz. La stabilité est de 2 à 5  ppm dans la gamme des températures usuelles. La fréquence d'oscillation, en fonction du montage, est basse, entre 5 et 10 MHz 

Deuxième bloc fonctionnel le comparateur de phase. 

Cet ensemble comporte deux entrées et une sortie. Sur les entrées, on applique les signaux à comparer, la sortie nous fournit une indication sous forme de créneaux et pics de tension de l'écart entre les deux fréquences d'entrée. 

Troisième bloc fonctionnel, le filtre de boucle 

Comme son nom l'indique, il s'agit d'un filtre composé de résistances et capacités qui a la lourde tâche de convertir les impulsions issues du comparateur de phase en une tension continue 

Quatrième bloc, le VCO où oscillateur commandé en tension 

C'est un oscillateur commandé en tension, la fréquence de sortie évolue en fonction de la tension appliquée au(x) varicap(s).  Il couvre l'intégralité de la gamme à écouter ou sur laquelle transmettre, sa stabilité intrinsèque doit être bonne. 

Et pour finir le bloc des diviseurs programmables 

Une entrée, une sortie. A l'entrée on applique un signal qui ressortira divisé en sortie en fonction du nombre diviseur que l'on demandera. On aura donc en sortie

Fs = Fe/ n

Fs = fréquence de sortie, Fe celle d'entrée et n, rang du diviseur. 

Les synthétiseurs ont un gros défaut : ils sont terriblement bruyants et n'égalent pas en pureté spectrale les oscillateurs classiques ou à quartz. Un oscillateur bruyant, utilisé comme oscillateur local d'un récepteur, vous fournira une réception dégradée en présence de puissants signaux adjacents. 

Nous allons nous arrêter ici pour l'étude des oscillateurs "libres", nous étudierons au prochain chapitre les oscillateurs à quartz. 


Retour à semi-conducteurs
Sommaire
Accueil